Des Kinois estiment que  »Kinshasa n’a pas été bâtie pour abriter des millions de personnes »

Les dégâts causés par la dernière pluie diluvienne du 24 octobre n’ont pas laissé de nombreux Kinois indifférents. Ils ont dénoncé la désorganisation dans le secteur de l’urbanisme caractérisée notamment par des constructions anarchiques, des caniveaux non curés régulièrement, l’occupation d’espaces verts et de décharges publiques. Conséquence, à la moindre pluie, on déplore des inondations qui entraînent des dégâts matériels considérables, voire des pertes en vies humaines. Une situation dramatique qu’accentue le surpeuplement de la ville, le réchauffement climatique.

Des Kinois interrogés ont appelé les autorités nationales d’urbanisme à des mesures plus rigoureuses dans ce secteur afin de réduire les dégâts tant déplorés. Ainsi, les autorités de Kinshasa doivent-elles se mettre à la tâche au moment opportun et le plus régulièrement possible. Le curage des caniveaux, la création de canalisations – si elles sont inexistantes, la création d’une brigade provinciale écologique pour contrôler le curage des caniveaux, des égouts, autant de tâches qui incombent à l’autorité urbaine pour une ville en perpétuelle expansion démographique..

Certains d’entre les habitants de Kinshasa interrogés, ont par contre, estimé que la ville de Kinshasa présente un vrai besoin de reconstruction de résidences plus modernes. Ce qui nécessiterait d’engager un nouveau plan d’urbanisme et d’architecture, dans un nouvel environnement, avec de nouvelles exigences inhérentes au modernisme, etc.

 »PENSER A REBATIR KINSHASA »

A en croire Théophile Ndala, la soixantaine révolue,  »le plan d’urbanisme de Kinshasa tel que érigé et laissé par les Belges n’existe plus. Or avant les années 1960, la ville ne comptait pas un million d’habitants. Mais 60 ans après, Kinshasa en compte près de quinze millions d’âmes. Ce qui est à la base de certains dysfonctionnements que nous constatons au sein de la société. Notamment le réchauffement climatique, la mauvaise gestion des immondices, la suppression des lieux de décharges publiques, les constructions anarchiques, le bouchage des canalisations, etc. D’où il est nécessaire au gouvernement de penser à rebâtir la ville, car nous avons localement tout ce qu’il faut pour la reconstruction. Cette solution serait la plus efficace ».

Pour ce faire, il faudrait commencer à supprimer certains quartiers prétendument anarchiques ou nouvellement urbanisés pour recadrer la construction de la capitale. Et dans les cités qui seraient nouvellement bâties, il ne serait pas question d’ajout, pas d’activités commerciales exercées en désordre, pas de papiers ni sachets jetés encore moins d’immondices abandonnées ça et là sur la rue, etc. Dans les nouveaux quartiers résidentiels, il faudrait prévoir des parkings, des écoles de base, des lieux de négoce en gros et en détail, des centres médicaux, des décharges publiques, des espaces verts, des centres d’attraction et de divertissement, etc. Ce qui désengorgerait la ville en limitant les déplacements et les encombrements inutiles.

 »GOUVERNER, C’EST PREVOIR »

Selon une autre source, la cause des inondations que connaît la capitale congolaise serait la mauvaise politique de gouvernance, notamment d’assainissement de la ville de la part des autorités et principalement de l’Hôtel de ville.  Ces inondations auraient évidemment évitées si les politiques de la gouvernance préventive avaient été prises avant que le mal n’arrive.  »Gouverner, c’est prévoir », dit un adage français. Par ailleurs, il est de notoriété publique que la population, non encadrée par ses dirigeants, contribue efficacement à la destruction de la ville, notamment par le bouchage les canalisations d’eau devenues des poubelles. ‘‘La plupart des caniveaux et des égouts sont bouchés par les Kinois eux-mêmes et cela empêche la circulation libre des eaux de pluie. Le pire est que nombreux d’entre les Kinois déversent leurs immondices et autres déchets ménagers dans les caniveaux quand il pleut ou la nuit. Une pratique devenue régulière depuis plusieurs années. Ils oublient que ces immondices contribuent à boucher les canalisations. Il suffit qu’il pleuve à torrent pour que Kinshasa soit sous les eaux. Un peu de dictature démocratique serait souhaitable en instaurant le système des amendes et des peines de prison sévères contre tous ceux qui seraient attrapés en train de jeter de la saleté dans les caniveaux ou sur la chaussée‘,’ a fait savoir Dave Ngonde.  Abondance MASAKA/Stagiaire

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