Dans les circonstances particulières du moment, marquées par l’état de siège dans l’Est de la République et l’agression rwandaise, la nomination d’un nouveau Chef d’Etat-major des FARDC ne saurait être un simple acte d’administration, une banale passation d’étendard et passer inaperçue.
Elle devrait avoir pour ambition et objectif, de donner une tournure décisive dans la guerre contre le groupe terroriste M23 et les autres groupes armés : Chasser les terroristes occupant Bunagana et les repousser dans leurs retranchements au-delà de nos frontières, à défaut de les écraser.
A cette fin, le commandement des FARDC récemment nommé devrait s’employer à revoir les conditions des campagnes militaires. Il devrait, avant de donner une autre impulsion, répondre à quelques questions essentielles dans la conduite de la guerre et dont les réponses constituent autant de défis pour le nouveau commandement des FARDC, porté par le Général Christian Tshiwewe.
Du point de vue de la Défense nationale, il s’agit du questionnement suivant :
1. Les FARDC ont-elles l’armement nécessaire et l’équipement adéquat pour assurer l’intégrité territoriale et la sécurité des populations ?
2. La doctrine militaire est-elle conforme à la mission et à la vocation des FARDC ?
3. Quelle est l’efficacité des services de renseignement du point de vue de prévention et de proactivité ?
4. Le commandement de l’armée dispose-t-il d’un personnel qualifié, aguerri et de qualité ?
5. N’est-il pas nécessaire, par principe de précaution et de prévention, de créer une composante CYBER au sein des FARDC.
Ces questions hautement stratégiques devraient trouver des réponses appropriées dans le cadre d’un think tank institutionnel comprenant des membres du Gouvernement, de l’Etat-Major et du CNS.
L’objectif de ce think tank n’est pas tant de mener une réflexion profonde et fondamentale sur la Défense nationale, que de produire et d’activer des mesures pratiques dans la conduite de la guerre aux fins de la victoire définitive.
Dans cet ordre d’idées, il est impérieux et indispensable d’avoir la capacité de projection nécessaire à assurer efficacement la défense de nos frontières stratégiques.
A cet effet, force est d’assurer à chaque instant une surveillance globale et efficace du territoire national pour détecter immédiatement tout mouvement suspect à l’intérieur du Pays, mais aussi dans notre périmètre de défense.
Aussi, l’acquisition d’un satellite de surveillance s’impose absolument.
En outre, il faudrait entreprendre des actions qui n’épargneraient pas le refuge éventuel des terroristes grâce à la capacité de frappe des FARDC et la disposition d’armes dissuasives de niveau MAD.
Ce qui exige une activité fébrile des services de renseignement à travers le monde et leur interactivité avec les institutions nationales concernées.
Toutes les diplomaties à savoir : diplomatie classique, diplomatie parlementaire et diplomatie secrète, devraient véhiculer le même message et viser la même finalité pour donner aux actions internationales du Chef de l’Etat un impact et un poids conséquents.
Fait à Kinshasa, le 21 octobre 2022
Ambassadeur André-Alain ATUNDU LIONGO
BUREAU D’ETUDES STRATEGIQUES » B.E.S.T. «