Adèle Kayinda : le plan consiste à créer  » une nouvelle société industrielle moderne et rentable »

* Un plan qui sera accompagné d’un plan d’investissement étalé sur trois ans et évalué à 161.725.822 dollars américains, dont  35.315.469 pour la première année.

La ministre du Portefeuille, Adèle Kayinda Mahina a été devant les élus des élus le mercredi 12 octobre dernier pour présenter le plan du gouvernement de relance de la société Miba SA (Minière de Bakwanga). La vision du Gouvernement est  » d’en faire une nouvelle société industrielle de production minière, moderne et rentable. Cette nouvelle Miba devrait centrer son activité sur la production de diamants, voire d’autres produits miniers « . . Elle répondait ainsi à la  question orale avec débat du sénateur  Auguy Ilunga Civuila, au sujet de la relance de cette société minière en grande difficile financière. C’est en trois points – l’état des lieux exhaustif de la Miba ; la politique et la stratégie du Gouvernement pour assurer la relance de la Miba et un résumé du plan stratégique de relance de la Miba- qu’Adèle Kayinda a répondu à ladite question orale du sénateur englobant cinq principales questions.

Ce plan du Gouvernement  est accompagné d’un plan d’investissement étalé sur trois ans. Il est évalué à cent soixante et un millions sept cent vingt-cinq mille huit cent vingt-deux dollars américains (161.725.822), dont trente-cinq millions trois cent quinze mille quatre cent soixante-neuf (35.315.469) pour la première année.

La réhabilitation, la modernisation et le renouvellement des équipements et matériels miniers, du matériel de transport du personnel, du matériel informatique et bureautique, du système de sécurité et de protection, des centrales hydroélectriques de la Miba et réseaux associés, ainsi que d’autres matériels et équipements nécessaires à l’exploitation sont les. Principaux investissements concernés par ce plan de relance qui s’exécutera en trois ans et en deux phases : Une phase d’urgence la première année, pour arrêter la dégradation et jeter les bases de la relance, et une phase de relance proprement dite.

Son coût total est estimé à 453.423.650 de dollars américains dont 145.252.887 dollars américains pour la première année. Ce chiffre peut toutefois changer dans un sens comme dans l’autre, suivant le sondage plus approfondi du marché des équipements.

DESCENTE AUX ENFERS DEPUIS 1999

 Ainsi, l’ensemble de la capacité globale que devra installer le plan d’investissement permettra de réaliser une production totale de 7,6 millions de carats, ce qui correspond à la période faste de la Miba.

Ces gros moyens financiers que nécessite la relance de la Miba, a souligné la patronne du Portefeuille, sont à la hauteur de la situation actuelle préoccupante de cette société qui avait été le fleuron économique de la RDC. Une société dont la descente aux enfers a débuté depuis…1999, après avoir été pendant longtemps l’unique entreprise minière nationale qui produisait industriellement le diamant et fut aussi le poumon de l’économie de deux provinces du Kasaï..

En numéro un des entreprises publiques  du pays, par conséquent, les connaissant parfaitement, Adèle Kayiinda a présenté la situation générale de la Miba. Du bref historique à l’état des lieux exhaustifs de la Miba (sur les plans juridique, géologique, commercial, financier, organisationnel, la situation technique et opérationnelle), elle a éclairé la lanterne des sénateurs sur la situation de cette société. Au point d’aboutir à cette conclusion malheureuse :  » la situation de la Miba est très préoccupante sur tous les plans. Cette situation a commencé à se dégrader depuis plus de 30 ans, faute d’investissements de renouvellement et de modernisation et à cause d’événements politiques et sociaux qui ont conduit à la détérioration du tissu économique et industriel du pays et à la faillite de plusieurs sociétés. « 

DES ATOUTS IMPORTANTS POUR SA RELANCE

En dépit de ce ciel sombre sur la Minière de Bakwanga, a encouragé Adèle Kayinda, la Miba reste récupérable, susceptible d’être relancée car elle   » garde des atouts importants qui militent pour sa relance. Ces atouts sont notamment ses immenses réserves géologiques, l’existence d’un marché sûr et le savoir-faire de son personnel. « 

Un diagnostic complet et exhaustif sur les plans juridique, géologique, technique, opérationnel, des approvisionnements et de gestion des stocks, commercial, financier, organisationnel et sécuritaire a été posé sur la société pour envisager sa relance en toute connaissance de cause.

Sur le plan commercial, la situation des ventes de la Miba a connu une baisse vertigineuse entraînant une baisse des recettes. Si bien que de 1990 à 2021 la production vendue est passée de  9.650.480 carats en 1990, à 119.344 en 2021. Les recettes quant à elles, sont passées de 102.573.220 en 1990 à 2.173.684 de dollars américains en 2021. 

ACCUMULATION D’ARRIERES DE SALAIRE DEPUIS 2007

Sur le plan financier, les finances de la société sont au rouge. Elle est dans un état de précarité financière accentuée. Si bien qu’elle est dans l’incapacité de faire face à ses engagements. Les charges du personnel sont très élevées par rapport au niveau d’activités, elles représentent 78 % du chiffre d’affaires global et 68 % du total des charges. La situation financière de la Miba est aussi caractérisée par un endettement excessif estimé à 392.932.397 dollars américains (trois cent nonante-deux millions neuf cent trente-deux mille trois cent nonante-sept de dollars américains)  à fin 2021. Ce montant représente la dette fiscale, la dette commerciale, la dette financière, la dette sociale ainsi que les autres dettes.

La ministre du Portefeuille a dévoilé que la situation du personnel de la Miba est très précaire et caractérisée notamment par un paiement irrégulier des salaires, entrainant une accumulation d’arriérés depuis 2007. Ce qui équivaut à 186 mois de travail soit, 15 ans et demi

Sur le plan juridique, la Miba connaît plusieurs problèmes judiciaires. A fin septembre 2021, 260 dossiers ont été portés devant les cours et tribunaux contre la Miba et les créances dues à la suite des différentes condamnations s’élèvent à plus de 100 millions de dollars américains.

Devant ce tableau financièrement très sombre, la patronne du Portefeuille a réalisé que la situation de la MIBA constitue une préoccupation sur tous les plans pour le gouvernement, y compris les sénateurs qui ont cherché à voir plus clair en adressant à la ministre ayant en charge le Portefeuille une question orale avec débat.

Une situation qui ne pousse pas le Gouvernement à se décourager. D’où la politique et la stratégie de l’Exécutif pour  relancer cette société devenue un canard boiteux, malgré plusieurs interventions des Gouvernements passés pour relever la Miba qui se sont révélées infructueuses.

Aujourd’hui, donc, le Gouvernement a pris la résolution de la relancer en projetant d’en faire une nouvelle société industrielle de production minière, moderne et rentable. Cette nouvelle Miba devrait centrer son activité sur la production de diamants, voire d’autres produits miniers. Kléber KUNGU

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