Sud-Kivu : le Dr Mukwege inaugure ce mercredi un centre de chirurgie mini-invasive

Prix Nobel de la Paix, le Dr Denis Mukwege procède, ce mercredi, à l’inauguration d’un centre de chirurgie mini-invasive. Erigé dans l’enceinte de l’hôpital de Panzi à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, l' »African Minimally Invasive Surgery Institute » sera opérationnel ce 28 septembre, ont annoncé le lundi dernier le médecin congolais et son collègue belge Guy-Bernard Cadière.

Equipé en matériels de technologie de pointe, conçu pour être une référence en la matière sur le continent, ce centre de chirurgie mini-invasive se veut un cadre propice pour la meilleure prise en charge des femmes victimes de violences sexuelles. Particulièrement à l’hôpital général de Panzi qui accueille, au quotidien, une moyenne de dix survivantes de violences sexuelles pour les consultations.

Selon une dépêche de l’agence Belga, relayée par Globalnewsrdc.net, l' »African Minimally Invasive Surgery Institute » apporte un plus à l’hôpital de Panzi, créé par le Dr Mukwege. « Si, en effet, reconstruire l’appareil génital en surface est relativement facile pour le Professeur Mukwege, lorsque la blessure est plus profonde, il est obligé d’ouvrir l’abdomen. Ce qui est dangereux pour la patiente« , relève l’agence belge.

A la découverte de la laparoscopie

C’est au regard de ces cas délicats que « l’homme qui répare les femmes » s’était rendu en Belgique pour s’inspirer auprès du Professeur Cadière, spécialisé dans les techniques de chirurgie mini-invasive. Denis Mukwege a visité le service de chirurgie digestive que supervise ce médecin expérimenté, particulièrement dans la technique de laparoscopie.

« Une laparoscopie (littéralement, « regarder la paroi« ) est, en fait, un examen médical qui consiste à observer l’intérieur de la cavité abdominale, l’utérus, les ovaires et les trompes de Fallope. Elle correspond à ce qu’on appelle également, et plus couramment, une cœlioscopie (littéralement, « regarder le ventre« ) », renseigne www.topsante.com.

« Cette technique, précise l’agence Belga, consiste à introduire une caméra et quelques instruments par des incisions de 5 ou 10 millimètres, permettant au chirurgien d’opérer dans la cavité abdominale en contrôlant ses gestes grâce à un écran de télévision. Ainsi, la laparoscopie évite une large incision et réduit drastiquement le risque d’infection associé à celle-ci« .

Un personnel formé

Très enthousiaste à l’idée de recourir à cette technique dans son hôpital, Denis Mukwege a mobilisé une équipe de chirurgiens, d’anesthésistes et d’instrumentalistes pour apprendre ce savoir-faire. Grâce à l’étroite collaboration entre lui et le chef de service du Centre hospitalier universitaire Saint-Pierre de Bruxelles, plusieurs chirurgiens ont été formés.

En dix ans de cette collaboration qui a démarré en 2012, ils ont réalisé 27 missions et 1.800 interventions mini-invasives. Et c’est ainsi que les deux spécialistes ont mis au point des techniques de pointe dans ce domaine. C’est dans ce cadre que le Dr Mukwege et le Dr Guy-Bernard Cadière ont décidé de construire un bâtiment dédié à la pratique et à l’enseignement de la chirurgie mini-invasive à Bukavu. Yves KALIKAT

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