En RDC, les gorilles de montagne toujours dans l’ombre de la guerre

Les gorilles de montagne, une espèce en danger d’extinction, sont toujours menacés par le braconnage, la déforestation et même la guerre dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), où vivent ces primates dans les forêts denses sur les versants verdoyants des volcans de Virunga.

Depuis la reprise des combats entre les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) et l’armée congolaise, cela fait près de six mois que les écogardes et autres services n’ont plus accès au secteur de Mikeno où se trouve le plus grand nombre de gorilles de montagne.

«La résurgence du M23 affecte très négativement le suivi des gorilles dans le parc national des Virunga. Présentement, les rebelles occupent le secteur des gorilles (…) On ne sait plus comment ces gorilles sont nourris, comment ils sont traités en cas de maladie, on ne sait pas non plus combien il y a de naissances ou de décès. Au mois d’août, nous avons perdu un gorille à dos argenté», a déploré Didi Mwanaki, garde forestier au service tourisme du parc national des Virunga.

Un tiers des gorilles de montagne du monde vivent sous le mont Mikeno, dans le parc national des Virunga. En 2021, le parc comptait plus de 330 individus.

En marge de la Journée mondiale du gorille célébrée le 24 septembre, Gorilla ambassadors, un programme créé dans la province du Nord-Kivu en 2019, a ciblé les jeunes écoliers de l’école élémentaire de Kibumba et les commerçants locaux pour leur parler de l’importance de préserver la nature, notamment les gorilles.

«C’est le futur de toute une génération. Imaginez si tous les gorilles disparaissaient, la génération à venir n’aurait pas l’occasion de voir ces animaux», a indiqué à Xinhua Alain Mukiranya, directeur de Gorilla Ambassadors. Selon lui, son programme a déjà touché 2.000 jeunes depuis sa création, qui sont riverains du parc national des Virunga.

«En plus, chaque jeune qui a participé à ce programme (…) a planté un arbre, dans le but de construire les habitations des gorilles», a-t-il poursuivi.

Ce message est une leçon bien apprise par les riverains du parc national des Virunga. Jeannette Bweza a dit s’être habituée à observer les gorilles. Elle a pris l’habitude de protéger les écosystèmes et surtout les gorilles de montagne. En manque de viande, elle ne recourt plus à la forêt.

«Moi je n’ai pas recours aux gorilles, car j’ai été sensibilisée à ne pas le faire. Je préfère prendre les animaux domestiques quand j’ai besoin de viande (…) Nous protégeons aussi l’environnement en faisant l’entretien du parc, en enlevant les sacs plastiques et en dénonçant les gens qui vont dans le parc dans l’objectif de nuire», a-t-elle témoigné.  Agence Chine Nouvelle

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