Partenariat pour la paix et la prospérité : les Congolais attendent de Washington une implication sincère

En République démocratique du Congo, le périple africain d’Anthony Blinken suscite beaucoup d’interrogations. Dans la classe politique tout comme dans la société civile, l’arrivée du secrétaire d’Etat américain est perçue comme le moment propice pour évaluer le partenariat pour la paix et la prospérité, établi en avril 2019 lors de la première visite du président Félix Tshisekedi aux Etats-Unis. La question vaut son pesant d’or en cette période cruciale où le pays fait face à l’agression rwandaise.

Que peut-on attendre d’Anthony Blinken au moment où des pans du territoire congolais sont envahis par des groupes armés dont certains s’abreuvent dans des pays limitrophes, considérés comme ‘‘amis des Etats-Unis’’ ? », s’interrogent nombre d’observateurs.

«Que peut-on espérer d’un officiel américain en ce jour où nombre de compatriotes congolais vivent en errance loin de leurs logis, traqués par des troupes soutenues par un régime choyé par l’Oncle Sam ? En quoi cette visite peut-elle être utile aux Congolais qui assistent au quotidien aux massacres de leurs compatriotes sans pouvoir être en mesure de rompre ce cycle infernal de violences ?», se pose l’opinion.

Au regard de ce questionnement, des voix s’élèvent pour solliciter une implication active de Washington dans le Partenariat stratégique pour la paix et la postérité. Avec l’arrivée de Blinken, l’on s’attend à voir les Etats-Unis, première puissance mondiale, s’impliquer davantage pour rappeler à l’ordre les ‘‘Etats belliqueux’’. Il en va même de leur crédibilité auprès de la population.

Dans l’attente des investissements américains

Jugé prometteur, le Partenariat pour la paix et la prospérité est censé renforcer les liens entre Kinshasa et Washington. Amorcé sous Donald Trump et repris par l’administration Joe Biden, ce pacte met un accent particulier sur l’amélioration de la gouvernance, sur la promotion de la paix et de la sécurité, sur la lutte contre la corruption, sur  la promotion des droits de l’homme et sur la création de conditions susceptibles de faciliter des investissements américains plus importants.

‘‘Avec l’avènement de Joe Biden à la magistrature suprême, le cabinet de Félix Tshisekedi et le ministère congolais des Affaires étrangères s’attendaient sans doute à un changement de style de la part de nouvelle administration, mais pas à une remise en question du partenariat’’, renseignent nos confrères de Radio France Internationale.

Un partenariat plus concret

En cette phase où les dirigeants congolais s’attendent à plus de soutien pour restaurer la sécurité et l’intégrité du pays face au régime de Kigali qui, à travers le M23, occupe Bunagana et fait main basse sur les ressources tant financières que naturelles de cette contrée, ils espèrent aussi ‘‘un partenariat plus concret particulièrement dans le secteur du renseignement et de la défense’’. 

Les autorités de Kinshasa comptent également échanger avec le Secrétaire d’Etat américain sur la nécessité d’un appui de Washington dans son plaidoyer en faveur de la levée de l’embargo sur les armes qui frappe le pays.

Aussi tiennent-elles, sur le plan économique, à plus d’investissement américain, notamment dans l’agroalimentaire, l’éducation, la santé, les routes… Ce, à la suite du retour de la RDC aux préférences commerciales offertes par la loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique (AGOA).

Le secrétaire d’Etat américain a amorcé sa tournée africaine le dimanche 7 août par l’Afrique du Sud pour tenter, selon nombre d’analystes, de rapprocher la diplomatie de ce pays du camp occidental. Attendu ce mardi matin en République démocratique du Congo, Antony Blinken se rendra, par la suite, au Rwanda.

Ce périple vise notamment à contrecarrer aussi bien l’influence chinoise que russe sur le continent africain. Ce voyage intervient juste après la visite en Afrique fin juillet de Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, passé par le Congo-Brazzaville, l’Ouganda, l’Egypte et l’Ethiopie. YKM

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