Le roi des Belges Philippe a entamé le mardi 7 juin une visite d’Etat en RDC, sa première visite officielle en République démocratique du Congo, presque dix ans après son intronisation en 2013. Douze ans après la dernière visite d’un souverain belge (Albert II en 2010), celle-ci vise aussi à marquer le réchauffement d’une relation qui fut difficile pendant la fin de la présidence de Joseph Kabila (2001-2018) où la coopération a été un temps suspendue. Par sa présence, le monarque souhaite contribuer au nouveau souffle donné au partenariat depuis l’avènement de Félix Tshisekedi au pouvoir en 2019 et poursuivre le travail de mémoire sur la période coloniale.
C’est dans ce cadre que le Pr Remy Musungayi Bampale a profité de l’occasion pour rappeler le passé commun de deux peuples, Congolais et Belge, régis par la loi fondamentale du 19/5/1960 qui faisait qu’ils avaient les mêmes droits.
Retour à la Loi fondamentale du 19/5/1960
Tout en saluant avec une » joie débordante la venue du Roi Philippe « , Le Pr Musungayi Bampale rappelle que « la Loi Fondamentale régissant les structures du Congo du 19/5/1960 consacre l’unité des Belges et Congolais. Il va de soi que les Congolais et Belges nés avant 1960 puissent recouvrer leurs droits notamment l’accès réciproque à l’ancienne colonie et l’ancienne métropole sans trop de restrictions pour le visa comme c’est le cas actuellement. «
Pour le Professeur des sciences politiques à l’Université de Kinshasa, la venue du Roi Philippe témoigne de l’excellence des relations entre nos deux pays. « Ceci montre que nous sommes désormais fréquentables comme pays. En deux mois, deux plus hautes personnalités, en l’occurrence le Roi des Belges et Pape François, mettent le cap sur la RDC…, ce n’est pas rien« , indique Musungayi Bampale.
Celui-ci félicite les deux dirigeants pour leur état d’esprit et demande » à oublier le douloureux passé et voir l’avenir avec optimisme. «
Ce que semble avoir fait le Roi Philippe deux ans plus tôt. En 2020, il avait regretté les « actes de violence et de cruauté » commis à l’époque où son ancêtre Léopold II avait fait du Congo sa propriété personnelle (1885-1908), avant le demi-siècle de présence de l’État belge. Le roi Philippe avait aussi exprimé dans une lettre adressée à Félix Tshisekedi, ses « plus profonds regrets » pour les « blessures » de la colonisation.
Didier KEBONGO