RDC: Dans un mémo au Chef de l’État, cadres et agents de l’OGEFREM plaident pour l’abrogation de l’arrêté du ministre des Transports suspendant le DG ai Olivier MANZILA

Contrairement à la déclaration de certains Syndicalistes, le climat social n’est pas au beau fixe à l’Office de Gestion du Frêt Multimodal (OGEFREM) depuis la suspension de son Directeur Général Intérimaire, Olivier Manzila Mutala, par le ministre de tutelle. A preuve, l’ensemble du personnel de cet établissement public vient d’adresser un mémorandum au Président de la République pour demander l’abrogation de l’arrêté No 00013/CAB/MIN/TVCD/2022, signé par le ministre des Transports, Voies de Communication et Désenclavement, Chérubin Okende Senga, écartant le DG ai de l’OGEFREM.

« Nous, cadres et agents de l’Office de Gestion de Frêt Multimodal, OGEFREM ;

– Soucieux de sauvegarder l’outil de production de l’Etablissement Public de l’État Congolais qu’est l’OGEFREM et de protéger les emplois du personnel ;

– Mus par la volonté et la ferme détermination de défendre tout mandataire public convaincu de la même vision que nous, c’est-à-dire respectueux des statuts de notre Office ainsi que de sa convention collective ;

– Convaincus que la suspension du Directeur Général ai Manzila Mutala par le ministre des Transports, Voies de communication et Desenclavement, n’est motivée par aucun souci de sauvegarder cet Établissement public, car les griefs soutenus dans l’arrêté de suspension ont été balayés d’un revers de la main par le Premier Ministre dans sa correspondance du 18 mars 2022. En plus, ladite suspension n’a été approuvée ni par le Chef de l’État, ni par le Premier Ministre, et moins encore par le Conseil des ministres », écrivent-ils.

Tout en démontrant la fébrilité des griefs mis par le Ministre de tutelle contre le DG ai et dénonçant l’ingérence dont il fait montre depuis son avènement dans la gestion quotidienne de cet office, les cadres et agents de l’OGEFREM accusent par ailleurs Chérubin Okende de travailler pour ses intérêts partisans et de saboter la vision du Chef de l’État et du Gouvernement en foulant aux pieds l’Etat de droit.

 « – Convaincus que la désignation des intérimaires actuels, opérée par la tutelle ne vise que la satisfaction des intérêts égoïstes du Ministre et de ses Pantins ;

– Vu la recrudescence de la division du personnel sur base ethnique et tribal, et le retour en force des castes des jouisseurs dont les 13 parlementaires de la honte (cfr Écho de L’OGEFREM);

– Déterminés de sauver jusqu’à la dernière goutte de notre sang cet établissement public ;

– Convaincus que le ministre ne travaille que dans le souci de saboter la vision du Chef de l’État et du Gouvernement en foulant aux pieds l’État de droit à travers ses prises de décisions déplorables. Nous savons également qu’il est au service de son maître connu de tous, et défie publiquement le Premier Ministre et le Chef de l’État , dans ses prises de position ; le cas échéant de la suspension fantaisiste du DG ai n’étant qu’un exemple parmi tant d’autres car, l’un comme l’autre lui aurait instruit de retirer ses arrêtés », ont-ils dénoncé.

Ce n’est pas tous. Les cadres et agents de l’OGEFREM fustigent aussi le fait que le ministre Chérubin Okende ait marché sur les règles de droit administratif, en faisant remplacer un Intérimaire suspendu par un autre intérimaire qui se permet de poser des actes de gestion, notamment les mises en places et les engagements du personnel.

 » – Déçus de réaliser que le Ministre a préféré le candidat de son maître pour assumer l’intérim de l’interimaire (lequel candidat n’a qu’une année et demie d’ancienneté ), plutôt que de désigner le Directeur le plus ancien qui a 35 ans d’ancienneté ;

– Disons non au choix de « l’intérimaire de l’intérimaire « , connu pour sa très mauvaise réputation en matière de gestion.

-Dénonçons les engagements (recrutements ) en vue et le projet de mise en place actuel à l’OGEFREM qui ne vise que le règlement des comptes contre des cadres et agents ayant dénoncé les immixtions du Ministre de tutelle dans le but de piller l’OGEFREM en faveur de sa famille politique, dénonciation approuvée, soutenue, et même recadrée par SE Monsieur le Premier Ministre, à travers sa correspondance du 18 mars 2022.

Et comment expliquer que ces mises en place aient été interdites au DG ai mais autorisées à « l’intérimaire de l’intérimaire  » sans ordonnance présidentielle ?

– Confirmons que la confusion créée à l’OGEFREM par le ministre Okende est inédite et illégale car les statuts des mandataires publics ne prévoient pas « l’intérim de l’intérim ». Administrativement, une telle situation devrait être réglée endéans dix jours, surtout que les griefs sont imaginaires. « L’intérimaire de l’intérimaire » ne peut jamais poser des actes qui puissent engager l’avenir de l’entreprise, tels que la signature de contrats, les recrutements ou encore les mises en place ,NON ,NON,NON,! c’est très dangereux », dénoncent-ils.

Comme le ministre des Transports se considère comme étant au-dessus de la loi et même de l’autorité suprême du pays, les cadres et agents de l’OGEFREM demandent à Chérubin Okende d’aller au bout de sa logique en se substituant au Chef de l’État et en signant une ordonnance présidentielle pour donner à son poulain le plein pouvoir de poser des actes de gestion qu’un simple intérimaire ne peut prendre. 

« – Exhortons le Ministre OKende à signer une ordonnance présidentielle, lui qui a le pouvoir de tout faire dans ce pays aujourd’hui, en faveur de sa marionnette « l’intérimaire de l’intérimaire », avant que ce dernier ne puisse poser des actes qui impactent l’avenir de l’OGEFREM.

– Alertons et déplorons la présence d’un sujet rwandais à la tête du cabinet du Ministère des Transports, Monsieur M23, un militaire rwandais sans diplôme d’Etat, qui n’aurait pour mission que de détruire les entreprises sous-tutelle du ministère des Transports. C’est lui le véritable Ministre ».

Les signataires de ce mémo adressé au Chef de l’État n’entendent pas donner au ministre de tutelle l’occasion de « tuer » l’Office de Gestion du Frêt Multimodal, comme il avait fait jadis avec les Lignes Aériennes Congolaises (LAC), en s’accaparent même d’une maison de cette entreprise.

 « Refusons la disparition de l’OGEFREM par le Ministre Chérubin Okende, comme il l’a fait avec les LAC (Lignes Aériennes Congolaises). Sa résidence de l’UPN est une maison de LAC que l’Etat congolais doit récupérer.

– Lançons un appel de détresse au Premier Ministre.

-Exigeons un audit indépendant pour vous prouver le degré de son saignement financier à l’OGEFREM pendant cette période de confusion ».

Pour conclure, les agents et cadres de l’OGEFREM plaident auprès du Chef de l’État et du Chef du Gouvernement, pour l’abrogation pure et simple de cet arrêté du ministre des Transports, en vue de la réhabilitation du DG ai suspendu illégalement et irrégulièrement pour des motifs non fondés.

 « – Adressons le présent mémo pour obtenir du Président de la République et du Premier Ministre, l’abrogation de l’arrêté fantaisiste du Ministre des Transports sus-évoqué et la réhabilitation du Directeur Général ai dans ses fonctions pour sauver notre Entreprise publique. Car, les actes de gestion déjà posés par les intérimaires actuels, désignés en dehors des normes par le Ministre, augurent des lendemains très sombres », affirment-ils.

Correspondance particulière

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