Processus électoral : AETA alerte sur un probable glissement en 2023

La plateforme « Agir pour des élections transparentes et apaisées » (AETA) réunit, depuis ce jeudi 9 juin, à Kinshasa,  des experts électoraux pour réfléchir sur des pistes de solutions à apporter rapidement à la Commission électoral nationale indépendante pour un atterrissage en douceur, en décembre 2023, date prévue pour l’organisations des élections générales en RDC.

Cet atelier, qui vise à faire l’évaluation du processus électoral ou du moins celle de la feuille de route de la Ceni,  se clôture demain dans l’ après-midi.  Ces travaux vont accoucher d’un agenda d’urgence avec plusieurs recommandations pour sauver le pays du retard pris dans l’organisation des opérations préélectorales, notamment l’enrôlement et l’identification des électeurs qui accusent déjà un retard criant.

« Avant la publication de la feuille de route de la Ceni, nous AETA, on avait déjà procédé à l’analyse sur le schéma critique du processus électoral.  Nous savons déjà de cette analyse, qu’on allait organiser les élections dans les 1.000 jours.  Et pendant ce temps, on allait planifier et toutes les opérations devraient se réaliser sans pression jusqu’à atteindre 2023.  Et on s’était rendu compte que les 1.000 jours commençaient  à passer et on avait toujours rien fait.  Et la Ceni a commencé avec un retard de 600 jours avant de présenter la feuille de route », a expliqué le secrétaire permanent de AETA, Jérôme Bonso.

Et de poursuivre : «  dans cette feuille de route, la Ceni s’est rendu compte qu’il y avait des problèmes sous formes de contraintes d’ordre temporel, d’ordre matériel, d’ordre financier et d’ordre législatif.  Mais quand nous parcourons les activités de cette feuille de route, les opérations de cartographie électorale et d’identification qui devraient commencer en mars 2022, n’ont pas encore commencé.  La Ceni recrute et forme encore ceux qui doivent mener ces opérations. »

Il rappelle qu’en 2018, à la même période de l’année, tout était planifié.  « Déjà au mois de février et mars, on avait commencé la refonte du fichier électoral.  Aujourd’hui nous sommes au mois de juin et déjà en février, on avait commencé l’enrôlement et au mois de mai, c’était le tour de Kinshasa parce que les matériels devraient faire trois mois par province.  Aujourd’hui, nous sommes le 10 juin, rien n’a encore commencé.  On n’a même pas encore commandé les matériels pour ces opérations », indique-t-il.

A la lumière de ce qui précède, Jérôme Bonso s’interroge si le pays est prêt à organiser les élections en 2023.  Est-ce que le parlement est fin prêt pour le rendez-vous de 2023 ?  Est-ce que la Ceni est prête ? Est-ce que l’Union sacrée, FCC, Ensemble, etc.  sommes-nous prêts ?  Les partenaires financiers sont prêts ?  « Tout le monde dira oui, mais c’est dans l’imaginaire collectif, pense-t-il.  Tout le monde dit qu’on ne doit pas glisser, on est prêt.  Oui, mais ils sont pris dans l’imaginaire collectif.  Mais sur terrain avec les difficultés de décaissement des fonds et aujourd’hui avec les trois décrets signés par le premier ministre sur le fichier global de la population, l’identification de la population et la mutualisation des opérations Ceni-Onip et Ines, la Ceni n’aura plus la manœuvre de commander seule les matériels.  Ça doit passer par le comité de pilotage et faire le décaissement », fait-il remarquer. 

Le secrétaire permanent de l’AETA, craint déjà un probable glissement en 2023, en raison de la lenteur observée dans les opérations menées par la Ceni.  « C’est pourquoi nous devons réfléchir en tant techniciens sur combien de jours nous reste-t-il et si on sera en mesure de récupérer le temps perdu et comment, en introduisant des facteurs correctifs dans la programmation.  Est-ce que la Ceni saura faire l’enrôlement des électeurs au même moment dans les 26 provinces par exemple ?  C’est sur de telles questions qu’il faut apporter rapidement la solution », conclut-il.  Rocco NKANGA

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