Le climat social n’est pas au beau fixe à l’Office de Gestion du Frêt Multimodal (OGEFREM) depuis la suspension de son Dg a.i, Olivier Manzila Mutala, par la tutelle. A preuve, l’ensemble du personnel de cet établissement public vient d’adresser un mémorandum au Président de la République pour demander l’abrogation de l’arrêté signé par le ministre des Transports, Voies de Communication et Désenclavement, Chérubin Okende Senga, écartant le DG ai de l’OGEFREM.
Dans ce mémo au Magistrat suprême, cadres et agents de l’Ogefrem expliquent être « convaincus que la suspension du Dg ai Manzila Mutala par le ministre des Transports n’est motivée par aucun souci de sauvegarder cet établissement public, car les griefs soutenus dans l’arrêté de suspension ont été balayés d’un revers de la main par le Premier Ministre dans sa correspondance du 18 mars 2022. En plus, ladite suspension n’a été approuvée ni par le Chef de l’État, ni par le Premier Ministre, et moins encore par le Conseil des ministres « , écrivent-ils.
Tout en démontrant la fébrilité des griefs mis à charge du DG ai et dénonçant l’ingérence dont il fait montre depuis son avènement dans la gestion quotidienne de cet office, les cadres et agents de l’OGEFREM accusent par ailleurs Chérubin Okende de travailler pour ses intérêts partisans et de saboter la vision du Chef de l’État et du Gouvernement en foulant aux pieds l’Etat de droit.
Ce n’est pas tous. Ils fustigent aussi le fait que le ministre Okende a marché sur les règles de droit administratif, en faisant remplacer un Intérimaire suspendu par un autre intérimaire qui se permet de poser des actes de gestion, notamment les mises en place et les engagements du personnel. Comment alors expliquer que ces mises en place avaient été interdites au DG ai mais autorisées à « l’intérimaire de l’intérimaire » sans ordonnance présidentielle ?
Ils soutiennent les statuts des mandataires publics ne prévoient pas » l’intérim de l’intérim « . Administrativement, une telle situation devrait être réglée endéans dix jours, surtout que les griefs sont imaginaires. » L’intérimaire de l’intérimaire ne peut jamais poser des actes qui puissent engager l’avenir de l’entreprise, tels que la signature de contrats, les recrutements ou encore les mises en place… », dénoncent-ils.
Comme le ministre des Transports se considère comme étant au-dessus de la loi et même de l’autorité suprême du pays, les cadres et agents de l’OGEFREM demandent à Chérubin Okende d’aller au bout de sa logique en se substituant au Chef de l’État et en signant une ordonnance présidentielle pour donner à son poulain le plein pouvoir de poser des actes de gestion qu’un simple intérimaire ne peut prendre.
Pour conclure, cadres et agents signataires dudit document assurent adresser « le présent mémo pour obtenir du Président de la République et du Premier Ministre, l’abrogation de l’arrêté fantaisiste du Ministre des Transports sus-évoqué et la réhabilitation du Dg ai dans ses fonctions pour sauver cette entreprise publique. Car, les actes de gestion déjà posés par les intérimaires actuels, désignés en dehors des normes par le ministre, augurent des lendemains très sombres« , affirment-ils. Didier KEBONGO