Mangé continuellement à toutes les sauces politiciennes, le concept » Union sacrée » est passablement galvaudé. Derrière les mots, il n’y a l’once d’aucune réalité renvoyant à l’union encore moins au sacré. Dernier née des » Unions sacrées « , le millésime 2020 post-divorce FCC-CACH incarne jusqu’à la caricature ce pied de nez à la vertu contenue dans » Les Trois mousquetaires » d’Alexandre Dumas » Un pour tous, tous pour un « .
Pourtant, il est des circonstances dans la vie d’une nation où l’union sacrée cesse d’être une option pour devenir un impératif existentiel. C’est bien le cas de la RDC victime, une fois de trop, de l’agression de la part du Rwanda. Pas seulement.
Comme lors des précédentes atteintes à l’intégrité et à la souveraineté du Congo-Kinshasa, les Congolais n’ont guère d’autre choix que de faire chorus avec leur Armée. Car, l’enjeu est bien la défense du pays dans ce qu’il a de sacré. A savoir ses frontières.
Sans Bunagana, la RDC n’est plus tout à fait la RDC. Mieux, pour paraphraser l’explorateur Stanley, sans un seul centimètre carré de son territoire le Congo ne vaut pas un franc !
Or, le dessein du Rwanda officiel et des puissances qui le sous-traitent est archi-connu : Rogner des portions du territoire rd congolais à défaut de réaliser d’un seul coup la balkanisation grandeur nature.
Face à cette perspective mortifère pour le pays, aucun serment légué par des héros congolais ne serait de trop. De Kimpa Vita à Laurent-Désiré Kabila en passant notamment par Simon Kimbangu et Patrice-Emery Lumumba. Ces Congolais valeureux qui ont fait don de leurs personnes au Congo.
En ce moment où l’histoire hésite entre répétition et bégaiement, seule l’union sacrée de toute la nation derrière les FARDC peut faire déjouer les pronostics de tous les ennemis visibles et masqués de l’intégrité territoriale de la RDC. Cette union postule que les détenteurs de l’impérium envoient des signaux clairs et cohérents à l’endroit de toutes les composantes de la Nation afin que tout le pays soit à l’unisson. De manière surtout que l’on n’assiste plus au remake des épisodes RCD et ses succédanés où des opposants d’hier actuellement aux commandes du pays sont allés jusqu’à cautionner l’agression -la même dans son essence- en parlant d’absence de … démocratie.
Paul Kagamé, dont le pluralisme est la cadette de ses priorités, n’attendait pas mieux. Lui qui s’évertue à accréditer invariablement la thèse ubuesque d’un conflit congolo-congolais. Alors que la terre entière -y compris les tireurs de ficelles tapis dans l’ombre- savent que c’est l’Armée rwandaise qui est à la manœuvre. Avant-hier, hier comme aujourd’hui. José NAWEJ