L’Unikin annonce une journée scientifique le 8 juin pour proposer des pistes de solution

La crise actuelle entre la RDC et le Rwanda interpelle tout Congolais et appelle à un sursaut patriotique. C’est dans ce cadre que, dans sa mission de service à la société, l’Université de Kinshasa (Unikin), à travers le Centre de recherche en ressources en eau du Bassin du Congo (CRREBaC), l’Observatoire de gouvernance (OG) et l’Ecole supérieure de l’eau (ESE), organise une Journée scientifique sur le nexus Climat-Eau-Migrations-Conflits dans le Bassin du Congo, le mercredi 08 juin 2022, dans la salle de promotions Mgr. Luc Gillon, dans l’enceinte de son bâtiment administratif.

C’est ce quannonce une note d’information de cet établissement public d’enseignement supérieur et universitaire parvenue à la rédaction de Forum des As, ce mercredi 1 juin 2022. A travers les questions à aborder au cours de ces assises, rapporte la source, la « colline inspirée » entend donner de la lumière et les pistes de solutions aux enjeux sécuritaires et conflictuels actuels entre les Etats du bassin du Congo, notamment les conflits Rwanda – RDC.

Pour l’université de Kinshasa, « c’est maintenant que la RDC doit agir ; car demain sera trop tard« , en ce qui concerne les crises actuelles et à venir au sein des pays du bassin du Congo. C’est dans cette perspective de construire « une intelligence stratégique » au centre de l’action de l’Etat que plusieurs sous-thèmes seront développés au cours de cette messe scientifique par un parterre de scientifiques à profils académiques aussi variés dont les professeurs Célestin Musao, Raphaël Tshimanga, Bernard Lututala, Ntumba Lwaba et Michel Bisa.

Selon la note d’information de cette université qui se réveille de plus en plus depuis un certain temps sur le plan de la recherche – action, il est prévu à la fin des travaux le vernissage d’un ouvrage collectif issu des investigations menées de 2019 à 2022.  

grande vulnérabilité

Le bassin du Congo est le deuxième plus grand bassin hydrographique au monde après celui de l’Amazone. Il offre des opportunités qui sont perçues comme solutions alternatives pour développer les stratégies d’adaptation aux impacts du changement climatique en Afrique.

Cependant, cet écosystème longtemps considéré comme épargné des menaces du changement climatique, s’illustre aujourd’hui par une grande vulnérabilité due aux extrêmes climatiques très variés, mais aussi aux effets des activités anthropiques.

C’est le cas des récentes inondations dans le sous-bassin du lac Tanganyika, de l’éruption volcanique dans le sous bassin du lac Kivu, et de la catastrophe environnementale due à la pollution des eaux de la rivière Tshikapa dans le sous bassin de la rivière Kasaï, dont la RDC a été victime au cours de l’année 2021.

Selon les chercheurs, ces conditions de vulnérabilité sont exacerbées par la présence massive des migrants Mbororo vers le bassin du Congo, plus particulièrement dans la partie Nord-Est (Ituri, Haut et Bas-Uélé) jusqu’à l’Est (Sud et Nord-Kivu) de la RDC, où les communautés locales payent déjà un prix lourd de plus de deux dernières décennies des conflits armés et guerres civiles, déplacements internes des populations, exploitation illicite et dégradation des ressources naturelles, absence des structures socio-économiques de base, et pauvreté aiguë…

« Théorie de la guerre de l’eau »

D’où des débats intenses au niveau régional sur la « théorie de la guerre de l’eau » et sur celles des « conflits socio-politiques déclenchés par l’eau » développées par les professeurs Tshimanga, Michel Bisa et Bernard Lututala. Ces théories sont nées après les multiples et ambitieuses requêtes de transfert d’eau du bassin du Congo pour maintenir et revitaliser les niveaux d’eau du lac Tchad, ou alimenter d’autres pays d’Afrique sous stress d’eau.

Pour les organisateurs de la journée scientifique du 8 juin prochain à l’unikin, cette problématique soulève les faiblesses des outils techniques et juridiques mis en place pour protéger sur le plan quantitatif et qualitatif des eaux du bassin du Congo et suggère le besoin d’une compréhension approfondie des interactions entre le climat, l’eau, les migrations et les conflits, en vue d’élaborer des stratégies d’adaptation, orienter les politiques publiques nationales et régionales et renforcer les capacités de différents acteurs dans le but d’apporter des solutions durables au développement humain et à la résilience des communautés dans la région. Orly-Darel NGIAMBUKULU

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