DAKAR, 28 mai (Xinhua) — Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), au vu de leur poids économique et démographique considérable, ont donné aux pays en développement l’opportunité de multiplier leurs partenaires, favorisant ainsi « une gouvernance économique mondiale plus juste », a déclaré Idrissa Yaya Diandy, économiste et professeur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, dans une récente interview exclusive accordée à Xinhua.
« En termes économiques, le groupe BRICS est un poids économique et ça joue sur la gouvernance économique mondiale », a insisté M. Diandy, soulignant que « les forces ne sont plus localisées en Occident seulement et c’est ce qui va emmener à une gouvernance mondiale plus juste, en donnant aux pays en développement plus de possibilité de choix et cela peut être un important levier pour pouvoir aller à des négociations avec les partenaires ».
Pour lui, les BRICS ont montré de par leur mécanisme, « un certain dynamisme économique, un modèle de gouvernance et un certain leadership », symbole de « bol d’oxygène pour les pays en développement ».
La force économique du groupe des BRICS, avec un marché de consommateurs considérable, montre que la coopération est possible entre des pays en développement, a-t-il observé, relevant que « cela nous a emmené à revoir les relations internationales dans le cadre des partenariats ».
Interrogé sur la pandémie de COVID-19 qui a lourdement impacté les économies de la planète, M. Diandy a reconnu que le coronavirus a certes causé »une crise majeure, mais l’expérience a montré que la coopération et le mécanisme du groupe des BRICS ont permis, à travers des opérations de solidarité, de juguler la pandémie ».
En guise d’exemple, il a souligné que par « le report de sa dette, la Chine a permis à des pays africains de souffler dans ce contexte de pandémie mondiale ».
« La Chine a beaucoup aidé les pays du monde, en Afrique, notamment en matière de matériels et vaccins contre le coronavirus ».
La coopération est le meilleur moyen de promouvoir le développement et ainsi elle a permis la reprise économique malgré la pandémie de COVID-19, a-t-il soutenu. A partir de là, Idrissa Yaya Diandy a plaidé pour « un partenariat gagnant-gagnant qui va permettre aux pays pauvres d’asseoir leur développement ».
« C’est une bonne chose pour les BRICS d’intégrer dans leur programme, l’enjeu de la lutte contre la pauvreté. Les BRICS montrent à notre niveau, une volonté d’intégrer cette problématique de la lutte contre la pauvreté, dans le cadre de la coopération », a-t-il ajouté.
M. Diandy a aussi pensé qu’à travers sa banque, le groupe des BRICS pourrait aider, par exemple, à lever des fonds pour financer des projets dans le domaine de la santé, de l’éducation et de l’agriculture, dans les pays en développement.
« On attend des BRICS, une coopération gagnant-gagnant pas seulement en termes de financement, mais aussi de transfert de technologies. Les BRICS vont jouer un rôle important dans le monde. Ce groupe va jouer un rôle dans les enjeux géopolitiques qui sont énormes, mais il faut penser à élargir les BRICS à d’autres pays. Il faut qu’on trouve un partenariat bénéfique à tous », a-t-il préconisé.
Le prochain sommet des dirigeants du groupe des BRICS est prévu en Chine cette année.