Malgré les circonstances difficiles dues aux effets de la pandémie de la covid-19 et des crises, des migrants n’ont pas baissé les bras. Ils continuent de soutenir financièrement leurs proches et contribuer efficacement aux objectifs de développement durable. C’est dans cette optique qu’à l’occasion de la journée internationale des envois des fonds, célébrée le 16 juin, le FIDA met à l’honneur toutes les personnes qui continuent de faire un geste à l’endroit des leurs familles grâce notamment à sa campagne bisannuelle « Reprise et résilience par l’inclusion numérique et financière? ».
La campagne » a vocation à encourager le dialogue et les interventions en faveur de ces travailleurs et de leurs familles « , rapporte un communiqué de cette agence spécialisée des Nations unies. Le FIDA reconnait que les envois de fonds des travailleurs migrants sont d’une grande importance et comptent toujours plus que jamais, en particulier dans les zones rurales. Au niveau de ces zones, ils peuvent aider à des transformations rurales majeures. C’est de la sorte que cette institution financière internationale, chiffre à l’appui, donne une bonne dizaine des raisons pour lesquelles les envois de fonds sont si importants.
Tenez. « Chaque année, 200 millions de travailleurs migrants envoient de l’argent chez eux, à destination de quelque 800 millions de personnes« . Malgré la crise COVID-19 et l’instabilité politique, le nombre total d’envois de fonds a continué de progresser. Selon les dernières statistiques de la Banque mondiale, les envois de fonds à destination des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire atteignaient 605 milliards de dollars en 2021, soit une augmentation de plus de 8% par rapport à 2020.
En outre, le FIDA note que « les travailleurs migrants envoient en moyenne 200 à 300 USD chez eux chaque mois ou tous les deux mois« . Ces chiffres ne représentent que 15% de leur revenu, le reste demeurant dans leur pays d’accueil.
Par ailleurs, « ces 20 dernières années, révèle cette organisme spécialisée des Nations unies, la valeur des envois de fonds a été multipliée par cinq « . Elle se frotte les mains parce que les envois de fonds peuvent atteindre les régions les plus reculées, même en temps de crise grâce aux technologies numériques.
« Les sommes envoyées grâce aux services mobiles de transfert d’argent ont connu un bond de 65% en 2020, pour atteindre 12,7 milliards USD et ont même atteint les 16 milliards USD en 2021. Plus de 50% des fonds envoyés par les migrants sont destinés à des ménages des zones rurales, où vivent 75% des personnes pauvres et exposées à l’insécurité alimentaire« .
Selon les projections, à l’échelle mondiale, les transferts opérés vers des zones rurales devraient atteindre un montant cumulé de 3000 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. Et le FIDA de préciser qu’environ 75% des fonds envoyés servent à acheter de la nourriture et à couvrir des dépenses de santé, d’éducation ou de logement. Les envois de fonds représentent au moins 4% du PIB dans plus de 70 pays. Ils constituent donc, comme le prouvent ces pays, un moteur de la croissance et de la transformation socio-économiques, en particulier dans les zones rurales. Le FIDA salue les innovations techniques, telles que les blockchain (ou chaîne de blocs) et les services monétaires par téléphonie mobile, qui peuvent aider à réduire les coûts même si les envois peuvent coûter chers.
L’on estime que les migrants enverront 5400 milliards de dollars à leur communauté d’origine dans les pays en développement, entre 2022 et 2030 à l’échéance de réalisation des ODD. De ce montant, précise le FIDA, 1500 milliards USSD environ seront investis ou mis de côté. Ce qui démontre que « les travailleurs migrants contribuent de manière inestimable aux objectifs de développement durable par leurs envois de fonds et investissements ».
La Journée internationale des envois de fonds à la famille vise à sensibiliser le grand public au sacrifice et au travail acharné accompli par des millions de migrants pour envoyer de l’argent chez eux et aider leurs familles et communautés d’origine. Dina BUHAKE