La RDC perd environ 394 milliards $ l’an suite à l’inexploitation des eaux du fleuve Congo !

La RDC perd chaque année environ 394 milliards USD à cause de la non-exploitation de 788 milliards m3 d’eaux non utilisées que le fleuve Congo déverse gratuitement à l’océan Atlantique. C’est ce qu’a affirmé le professeur hydrologue Raphaël Tshimanga Mumba au cours des conférences scientifiques, organisées hier jeudi 16 juin, dans le cadre de la deuxième édition du festival Kongo River.

Pour le directeur du Centre de recherche en ressources en eau du bassin du Congo (CRREBaC), sur les 1300 milliards m3 d’eaux que le fleuve Congo déverse à l’océan Atlantique, la RDC n’utilise que 512 milliards m3 d’eaux.  Environ 788 milliards m3 d’eaux sont non utilisées. Calcul fait, cette quantité d’eaux est évaluée à 394 milliards de dollars américains.

« La perte est énorme, dit-il, le fleuve Congo déverse dans l’océan 41.000 m3 par seconde. Ce qui représente environ 1300 milliards m3 par an. C’est environ 788 milliards m3 d’eaux que le fleuve Congo déverse par an sur l’océan. Or, le traitement d’un m3 d’eau saline pour la rendre douce coûte en moyenne 0.5 de dollar américain ».

« Si nous prenons la perte saisonnière que le fleuve Congo déverse sur l’océan, nous voyons que le pays manque environ 394 milliards de dollars américains par an. Nous voyons là que rien que l’eau peut générer beaucoup d’argent pour le pays», a déclaré ce professeur de l’Université de Kinshasa.

28.000 TONNES DE MATIÈRES FÉCALES DANS LA RIVIÈRE FUNA

Dans sa communication, une délégation des chercheurs de la faculté de Sciences de l’Université de Kinshasa (Unikin), qui travaillent sous la direction de la professeure Céline Sikulisimwa, a présenté une récente étude qui démontre que plus de 28.000 tonnes de matières fécales sont déversées chaque six mois à la rivière  Funa, à Kinshasa.

Au-delà du phénomène de déversement des matières fécales dans les eaux, appelées «Nyeterie», ces scientifiques ont aussi dénoncé  le comportement adopté par les populations congolaises. Celles qui font de  rivières des lieux de décharge des déchets plastiques, des déchets médicaux et d’huiles des véhicules.

Ils ont démontré que le fait de faire des eaux de la RDC un lieu de décharge de tout type de déchets asphyxie ces eaux et y détruit la vie, en ce qu’il empêche l’oxygene qui est un élément nécessaire à la vie des poissons et autres espèces aquatiques.

Ces scientifiques ont, par ailleurs, montré comment ces phénomènes sont à la base de beaucoup de maladies constatées principalement chez les populations riveraines.

PROMOUVOIR L’APPROCHE INTÉGRÉE ET PARTICIPATIVE

Le Dr Jenna R. Jambeck de l’université de Géorgie, aux États-Unis, a partagé avec l’assistance ses recherches sur le thème : « De la mer à la source : Réduire les plastiques dans notre environnement ». Elle a proposé l’approche intégrée, impliquant les communautés, dans les solutions locales de lutte contre la pollution des eaux.

Chef de travaux au département de physique, à l’Université de Kinshasa, Max Seke a présenté ses recherches sur la valorisation des ressources naturelles en RDC. Il a affirmé que les différents sables de la RDC prélevés et étudiés sont susceptibles d’être utilisés comme «massif filtrant».

La problématique de la gestion durable des forêts pour la préservation du réseau hydrographique de la RDC a été développée par un expert de l’USAID. Il a proposé une approche intégrée de la gestion des ressources naturelles de la RDC.

RENFORCER L’ARSENAL JURIDIQUE SUR LA PROTECTION DES EAUX

Avocate et experte en environnement, Mathy Yav a entretenu l’assistance sur les mécanismes légaux de la conservation du fleuve Congo. Elle a plaidé pour l’amélioration de l’arsenal juridique et la mise en place d’un système rigoureux de monitoring des eaux de la RDC.

Jolie Mukendi Yombo de l’Office national du tourisme (ONT) a présenté la politique touristique de la RDC, avec un accent sur la protection du patrimoine.

Dans le volet projets, Fernand Mbuyi, de l’ONG Kongo River, a présenté le concept «Engenga engala», axé sur la dépollution et l’assainissement des cours d’eaux de Kinshasa.

Ces conférences scientifiques ont été ouvertes par l’initiateur de ce festival Vincent Kunda. Il a rappelé que cette édition de Kongo River est placée sous le signe de la protection et de la promotion du fleuve Congo. Orly-Darel NGIAMBUKULU

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