Pas la moindre goutte de larme pour le départ annoncé du sélectionneur de l’équipe nationale de football. Pas de deuil, faute de pleureurs et pleureuses. Même les crocs-morts entendent faire grève. Une première pour cette corporation dont le bonheur dépend du malheur des autres. C’est dire que la mise à l’écart d’Héctor Cuper survient bien plus tard que souhaitée par l’opinion sportive congolaise.
Seulement voilà, le limogeage du technicien uruguayen ne suffira pas pour arrêter l’hémorragie des Léopards. Le mal est bien plus profond qu’il n’y paraît. Le ver est même dans le fruit.
La série de contre-performances du onze national a, au moins, le triste mérite de renseigner sur l’abysse dans lequel se trouve le football congolais. Que faire? Sans abuser de poncifs assortis de « il n’y a qu’à« , on ne peut qu’en appeler plus trivialement à un remède de cheval. Une thérapie qui attaquerait le mal à la racine. Une révolution copernicienne dans le monde du football.
Tiens ? Et si le foot n’était que ce thermomètre qui indique le niveau de la fièvre affichée par le patient « RDC » ? Et si l’équipe nationale n’était que l’un des symptômes de la déglingue, de la crise que ceux qui ont la destinée des Congolais regardent sans la voir? Ou la voient sans se donner les moyens de la résorber?
Auquel cas, Héctor Cuper ne serait que la pointe à peine visible de l’iceberg. Auquel cas aussi, le technicien uruguayen ne serait que cet arbre qui cache la forêt.
Question, quid de cet iceberg et de cette forêt ?
Achevons d’accueillir avec l’hospitalité légendaire qui nous caractérise nos deux illustres hôtes, à savoir le Roi des Belges et dans un peu moins d’un mois le Pape François. Par la suite, osons enfin nous regarder dans la glace. Sinon, la machine à produire des Héctor Cuper va continuer à tourner à pleins régimes. Pas seulement en foot. José NAWEJ