La ministre d’Etat en charge de la Justice et garde des sceaux, Rose Mutombo, a procédé, hier lundi 13 juin, à Kinshasa, à l’ouverture de la 7ème réunion des experts du Réseau sur la coopération judiciaire dans les Grands lacs. Elle a appelé à la mutualisation d’efforts par les pays de la sous-région pour combattre la criminalité transfrontalière.
« Il est évident qu’aucun pays, si puissant et organisé soit-il, ne peut à lui seul combattre avec succès tous ces crimes. C’est pourquoi, il est impérieux que les Etats de la Sous-région mutualisent leurs efforts dans le cadre de la coopération judiciaire régionale afin d’anéantir cette industrie criminelle qui gangrène notre région en privant les différents groupes criminels de leurs moyens d’action. A cet effet, le partage des informations et le renforcement des capacités des organes de poursuite sont nécessaires « , a indiqué la ministre dans son mot d’ouverture.
Rose Mutombo a rappelé la responsabilité de chaque Etat de proposer des outils et des stratégies à leurs délégués, ayant reçu constitutionnellement la charge de concevoir et de définir la politique criminelle de leurs Etats respectifs. « Ces outils et stratégies devront permettre de répondre efficacement aux défis d’enquêtes, d’arrestation, de poursuites, de jugement des auteurs, de confiscation et de recouvrement des avoirs criminels et des produits du crime « , a-t-elle souligné.
LES ATTENTES DE LA SOUS-REGION
Rose Mutombo a rappelé aux participants concrètement ce que la Région des Grands Lacs attend d’eux à l’issue de ces travaux. Il s’agira, fait-elle remarquer, d’évaluer le progrès accompli dans le traitement des cas de criminalité transfrontalière (avec focus sur le cas concernant l’exploitation illicite des ressources naturelles et des cas impliquant des éléments négatifs.
Aussi d’examiner la marche à suivre pour relever les défis qui subsistent, en accordant une attention particulière aux cas prioritaires et de finaliser les préparatifs de la réunion ministérielle régionale sur le renforcement de la coopération judiciaire en produisant une liste définitive de mesures concrètes, destinées à renforcer la coopération judiciaire régionale.
Pour sa part, le secrétaire Exécutif de la CIRGL a indiqué que la réunion de Kinshasa offre une plate-forme pour entre autres chercher à harmoniser les législations nationales avec les Protocoles de cette organisation sous régionale et avec les Nations unies, afin de faciliter la coopération internationale en matière pénale, notamment dans les domaines de l’entraide judiciaire et de l’extradition.
Joao Samuel Caholo a souligné qu’il sera question de présenter des propositions concrètes qui permettaient à la Cour judiciaire des Grands Lacs de mener à bien son mandat et permettre aux procureurs de la Région de coopérer dans la lutte contre la criminalité transfrontalière. Aussi, a-t-il poursuivi, la 7ème réunion est une occasion pour promouvoir davantage les droits des femmes, notamment en adoptant, ratifiant et nationalisant les normes internationales et régionales visant à mettre fin à la discrimination et à la violence à l’égard des femmes. Une façon d’assurer la mise en œuvre du Protocole de la CIRGL sur la prévention et la répression des violences sexuelles à l’égard des femmes et des enfants.
SE CONCENTRER SUR LES ENGAGEMENTS PRIORITAIRES DU RESEAU
Pour terminer, le secrétaire Exécutif de la CIRGL a invité les experts à se concentrer sur les engagements prioritaires du Réseau de coopération judiciaire des Grands Lacs. » En tant qu’experts régionaux, vous êtes appelés à prendre les mesures décisives nécessaires pour promouvoir et mettre en œuvre des politiques, stratégies et des Programmes efficaces en matière de Justice transitionnelle et pour améliorer la mise en œuvre des mesures pour faciliter et élargir l’accès à la Justice pour les groupes les plus vulnérables de la Région ».
Le terrorisme, l’extrémisme violent, le blanchiment des capitaux, la traite et le trafic d’êtres humains, le trafic des stupéfiants et des armes, les violences sexuelles et celles basées sur le genre, l’exploitation illégale des ressources naturelles, les crimes environnementaux et la cybercriminalité… sont des crimes internationaux les plus graves, à la criminalité transnationale organisées et à l’émergence de nouveaux crimes auxquels la Région des Grands Lacs est confrontée.
Organisée par le ministère de la Justice, avec la collaboration du Secrétariat exécutif de la Conférence internationale de la Région des Grands Lacs (CIRGL), la réunion du Réseau sur la coopération judiciaire pour la Région des Grands Lacs se cloture ce mardi 14 juin. Rocco NKANGA