* Actuellement, le pays va mal et rien ne marche, ajoute l’évêque de Kinshasa.
On ne cesse de hausser le ton pour dénoncer la nouvelle agression de la RDC par le Rwanda. Dans son homélie le dimanche 29 mai dernier à Kikwit, dans la province du Kwilu, le cardinal Fridolin Ambongo s’est dit inquiet de constater que l’élite politique congolaise continue à s’engouffrer dans des débats inutiles au moment où le pays est attaqué.
Dans un élan patriotique, l’archevêque de Kinshasa a appelé le peuple congolais à se lever comme un seul homme et à prendre ses responsabilités pour renverser la tendance, le pays étant en danger, a-t-il souligné.
» Alors, nous devons rester là à ne rien faire ? Non ! Nous devons agir ; nous devons nous prendre au sérieux ; nous devons nous prendre en charge. La souveraineté de notre pays est en danger. Et pendant que le pays est en danger, nous passons la plus grande partie de notre temps à discuter sur les postes, sur l’argent, sur un peu de dollars« , a-t-il déploré.
Dans un autre registre, l’archevêque de Kinshasa s’est dit indigné de constater que le peuple congolais demeure parmi les plus pauvres au monde, malgré les discours et promesses faites par les politiciens.
» Actuellement, le pays va mal et rien ne marche. Les Congolais sont parmi les peuples les plus malheureux de la terre. A regarder de près ce qui se passe aujourd’hui dans notre pays, autour de nous, le peuple congolais, malgré l’immensité des richesses de son sous-sol, de son sol, de ses eaux, de ses arbres et forêts, malgré tout ça, est aujourd’hui classé parmi les peuples les plus malheureux de la terre « , a déclaré le prélat catholique.
Le cardinal Ambongo pense que le mal est bien plus profond qu’on le le croit. Il a profité de l’occasion pour attirer l’attention du peuple congolais de manière générale sur les discours démagogiques des politiciens qui peignent une réalité éloignée de ce que les populations vivent quotidiennement.
» En tout cas le pays va mal, le Congo va très mal, qu’on ne vous trompe pas. Il y en a qui vous tiendront des discours en vous faisant croire que nous sommes au paradis. Si c’est ça le paradis, le Congo d’aujourd’hui, je ne veux pas aller au paradis « , a-t-lâché avec un brin d’ironie.
La RDC fait actuellement face à multiples problèmes sociaux. Son économie déjà en berne, s’est davantage détériorée après la Covid 19, puis la guerre Russo-Ukrainièenne.
Sur le plan sécuritaire, les affrontements entre les forces régulières et les rebelles du M23 ont repris de plus belle depuis le mois de mars dernier. Selon le porte-parole du gouvernement qui fait foi aux informations de l’armée, ce mouvement rebelle qui a attaqué le pays est soutenu par le Rwanda.
Kigali a rejeté ces allégations, tout en réaffirmant sa détermination à traquer les rebelles de FDLR sur le sol congolais s’il le faut. Pour prouver qu’il s’agit bel et bien du Rwanda derrière ces énièmes attaques du M23, les FARDC ont, après une contre-attaque, mis la main sur deux militaires Rwandais. Ces derniers ont confirmé avoir franchi la frontière de leur pays pour prêter main forte à ce mouvement rebelle. Orly-Darel NGIAMBUKULU