«La lutte contre changement climatique n’est pas seulement une affaire d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de gestion durable des terres». C’est en ces termes que Willy Mishiki est intervenu à la tribune du sommet du COP 15 organisé à Abidjan en Côte d’Ivoire.
Ministre honoraire de la RDC et expert en changement climatique, Prince Willy Mishiki a fait partie de la délégation de la RDC à ce sommet. «Notre combat implique un engagement sur plusieurs fronts, particulièrement ceux de la préservation des écosystèmes, de la sauvegarde de la biodiversité et de l’atténuation de la précarité des populations vulnérables», a-t-il fait savoir.
«Ces efforts, a poursuivi Willy Mishiki, nous les engageons avec détermination sur les plans régional et International, avec, à chaque fois, une déclinaison nationale». A l’intersection de l’engagement pour la lutte contre la sécheresse, Willy Mishiki brandit la sauvegarde de la biodiversité et la préservation des écosystèmes. Mais aussi la résolution à préserver et protéger la ressource essentielle à la vie. Il s’agit de l’eau.
«Le combat contre la désertification et la dégradation des terres est véritablement une lutte existentielle, qui se pose à tous, et à l’Afrique, avec une acuité singulière», a indiqué Willy Mishiki au COP 15. «Ce combat ne doit s’achopper ni à l’absence des capacités technologiques, ni au défaut des ressources économiques, ni-encore-à un manque de volonté politique», a-t-il insisté.
Réduire les vulnérabilités à la sécheresse; construire des capacités de gestion durable des terres; faire converger les efforts régionaux et internationaux; permettre le déploiement des solutions spécifiques et maitriser le stress hydrique….doivent être, selon Willy Mishiki, les fronts du combat que nous menons à la désertification; un combat de tous, et de tous les instants.
Lors de ce sommet sur la sècheresse et la gestion durable des terres, en marge de la 15 session de la conférence des parties de la convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification, la RDC, par la voix de Willy Mishiki, a insisté du faut que «le changement climatique n’est pas un sujet théorique ou un objet de débat théorique. C’est une réalité dure et implacable, qui sévit par des sécheresses de plus en plus fréquentes, de plus en plus intenses et de plus en plus dévastatrices».
Durant les vingt dernières années, a révélé Willy Mishiki, la récurrence des épisodes de sécheresse et la cadence de la dégradation des sols ont impacté plus de 1,5 milliard de personnes dans le monde, et entraîné plus de 124 milliards de dollars de pertes économiques. «En Afrique, des millions d’hectares sont menacés de désertifications en raison de l’avancée du désert, qui progresse dans certaines régions à un rythme de 5 km par an. Or, la dégradation des terres est un multiplicateur de vulnérabilités», a-t-il ajouté en substance.
Sur le plan national, Willy Mishiki, a expliqué à l’auguste assemblée que «des milliers de populations quittent la région du Grand Kasai pour immigrer vers le Grand Katanga et le Grand Bandundu à la recherche d’une vie meilleure, une situation qui préoccupe les dirigeants congolais et qui est aussi liée aux effets néfastes du changement climatique».
Willy Mishiki a constaté que le climat change, les ressources hydriques se raréfient, les populations croissent, les villes s’étendent et les terres agricoles se réduisent et se dégradent. «Nous sommes résolument décidés à mener le combat contre cet ennemi commun, par une action coordonnée et solidaire. Plusieurs initiatives régionales phare, adaptées aux réalités africaines, concourent à faire émerger la résilience africaine face à la sécheresse et à la désertification».
Willy Mishiki a émis le vœu de voir ce sommet être la plateforme d’une mobilisation soutenue et pratique, «afin de traduire les engagements politiques en actions concrètes». Dans ce sens, a-t-il soutenu, «nous appelons à la mise en place d’une véritable alliance africaine contre désertification, dotée des ressources financières et technologiques adéquates et propres à une action efficace».
Pour Willy Mishiki, la RDC attend de la Communauté internationale un accompagnement adéquat et une rétribution propositionnelle aux efforts consentis. Ce, pour préserver l’environnement avec ses réserves en tourbières dans la forêt du bassin du Congo s’étendait sur 145.500 km², avec un stock de 30 milliards, de tonnes de carbone l’équivalent de trois ans d’émissions mondiales de CO. Rachidi MABANDU