Nord-Kivu : les FARDC déterminées à repousser l’agression

Pour une énième fois, l’ombre d’agression plane sur les affrontements qui opposent les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les éléments du Mouvement du 23 mars (M23) au Nord-Kivu. Déterminées à protéger les frontières nationales et à rétablir la paix à tout prix dans la région, les troupes loyalistes montent en puissance sur le théâtre des combats. L’objectif est, sans doute, de mettre hors d’état de nuire le M23 qui est en train d’être repoussé vers le Rwanda, sa base arrière.

Pour le Gouvernement congolais, les preuves de plus en plus irréfutables accablent le régime de Kigali qui soutient à bras-le-corps ce groupe armé pro-rwandais, présenté comme un mouvement rebelle. L’armée congolaise s’attèle, dès lors, à ramener la sécurité dans cette partie du pays et mettre fin à l’aventure du M23.

Il s’avère donc impérieux d’éviter toute désinformation et toute manipulation pour ne pas prêter le flanc au jeu de ce groupe armé réfractaire à la paix. Occasion aussi pour la population d’apporter tout son soutien aux FARDC et de réitérer sa confiance aux autorités. YKM

Brandissant des preuves, le Gouvernement accuse le Rwanda de soutenir le M23

Le Gouvernement congolais, par la voix de son porte-parole, Patrick Muyaya, n’est pas allé par quatre chemins pour accuser le Rwanda de soutenir les rebelles du M23 dans les affrontements actuels contre les Forces armées de la RDC dans le Nord-Kivu. Il tient pour preuve ce que les militaires loyalistes ont vécu sur le terrain et ce que les télévisions montrent.

«Il est établi suivant les éléments que nous avons reçus du terrain que des soupçons se cristallisent sur un soutien qu’aurait reçu le M23 de la part du Rwanda. Et à ce propos, nous avons activé le Mécanisme de suivi et d’ailleurs le chef de ce Mécanisme se trouve présentement à Kigali pour attester ces faits», dénonce le porte-parole du Gouvernement.

Fort de ces éléments et notamment de ce que les FARDC disposent comme informations du terrain, Patrick Muyaya conclut que les rebelles du Mouvement du 23 mars doute qu’ils disposent de l’arsenal militaire qu’ils déploient sur le champ de bataille.

CAMPAGNE « BENDELE EKUEYA TE »

«Nous pensons que le M23 ne dispose pas de matériel militaire. En tout cas, pour ce que les militaires ont vécu sur le terrain et ce que les écrans et les images nous ont montré, nous ne pensons pas que le M23 dispose de cet arsenal militaire. D’où, la cristallisation de nos sources», a-t-il précisé.

Les événements actuels du Nord-Kivu ne découragent pas le Gouvernement qui a  résolu de mobiliser les forces armées pour préserver tout le territoire national contre les ennemis qui ne jurent que par sa balkanisation.

«Mais cela dit, nos forces armées ont été, encore une fois de plus, mobilisées pour être sûr que chaque centimètre de notre territoire national est protégé. Et d’ailleurs, il vous souviendra qu’il y a douze mois, nous avons lancé la campagne « Bendele ekueya te ». Et je pense que c’est le moment de le dénoncer parce que nous devons tous, nous lever pour qu’aucune tentative d’aucune manière, d’aucun groupe ou d’aucun pays quelconque, ne tente de prendre un seul centimètre de notre territoire ».

L’ALTERNATIVE DE LA FORCE PROPOSEE

Pour Patrick Muyaya, l’option de la force n’est pas à écarter à l’endroit de ceux qui se présentent comme des réfractaires à la paix et se mettent à violer constamment les accords auxquels ils souscrivent librement. D’autant plus que les groupes armés se sont soumis au processus de paix de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est

«A la suite de l’adhésion de la RDC à la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est, tous les groupes armés se sont soumis au processus adopté par plusieurs chefs d’Etat. A l’exception du M23, dont on parle encore maintenant, c’est un acte de rébellion visible non seulement par rapport à la RDC, mais vis-à-vis de tous ces chefs d’Etat de la sous-région qui se sont engagés par le processus de paix. Donc, si ce Mouvement et tout ce qu’il y a comme forces affiliées derrière continuent leur aventure, ils subiront évidemment la force, parce que la force, c’est aussi l’alternative qui a été proposée. Donc, nous, nous tenons au retour de la paix. Le Président de la république, depuis son arrivée aux responsabilités, l’a démontré. Nous faisons tout pour que la paix revienne. Ceux qui seront réfractaires à la paix seront bien obligés de subir la force, parce qu’il y a un seuil de tolérance».

En rappelant la campagne dénommée «Bendele ekueya» voilà une année, le porte-parole du Gouvernement a lancé un ultimatum aux rebelles réfractaires du M23. Pas seulement.

C’est surtout un message de réarmement moral aux troupes sur le champ de bataille, mais également de mobilisation à la population entière pour se préparer à toute éventualité.

Pour la RDC, ses forces armées sont en train de s’affronter contre les forces rwandaises, par les rebelles du M23 interposés. C’est un secret de polichinelle. Les derniers développements  des événements dans le Nord-Kivu sont tels que le commandant de la Police nationale congolaise du Nord-Kivu a résolu d’installer, avec ses hommes, son quartier général dans le territoire de Nyiragongo pour assurer la défense de la ville.

En 2013, les rebelles du M23 avaient été défaits par l’armée congolaise aux portes de Goma. S’en est suivi l’Accord-cadre d’Addis-Abeba sur la paix dans les Grands Lacs que le M23 a signé pour un accord de cessez-le-feu avec le gouvernement congolais. Kinshasa avait pris un certain nombre d’engagements dont le rapatriement de tous les combattants réfugiés en dehors du pays. Kléber KUNGU et YKM

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