L’Inde, quelle métamorphose !

L’Inde que je vois aujourd’hui est à plusieurs années lumières de ce pays que j’ai découvert en 1983, dans les bagages de feu le Maréchal MOBUTU.

Nous sommes en Avril de cette année-là. Un jeudi. Le DC/10 d’Air-Zaïre s’immobilise sur le tarmac de l’aéroport de Bombay, aujourd’hui Mombay. Aux commandes Ilunga et Diasolwa, à l’époque des faits, les quelques rares africains noirs à maitriser ce genre d’appareil. A Tripoli, quelques années auparavant le grand Kadhafi y avait regardé par deux fois, pour s’en convaincre. Enfin, la parenthèse est fermée.

Nous sommes frappés de plein fouet, le Président le premier, par une chaleur incroyable. Un soleil des plus ardents écrase la terre indienne. Première découverte, des gens d’une pauvreté indicible dorment sous un semblant d’ombre que peuvent offrir de petits arbres naissants. Ils sont visiblement affamés. En ville, le cortège est poursuivi par une nuée d’enfants maigres et des femmes la peau sur les os. Du jamais vu de ma jeune carrière de grand reporter d’alors. A l’issue d’un séjour réparateur pour le Chef, nous décollons un matin aux petites heures. Nous découvrons sur le sol, alors que l’avion   prenait de la hauteur, un spectacle ahurissant.  Une marrée humaine groupée, je ne trouve d’autres mots plus pudiques, je demande pardon, en train de faire ses grands besoins physiologiques en brousse, à quelques encablures de l’aéroport. Nous avions été prévenus.

Dix ans plus tard, retour à Bombay. Il y avait un peu moins de pauvres sur les rues et la ville avait changé d’allure. Elle était plus propre qu’avant au grand étonnement du Maréchal qui avait confié à ses amis, Monsieur Munkamba Kadiata Nzemba était du voyage, « Boza komona makambo naza komona ?  » fin de citation.

La situation était la même partout même dans la capitale, nous disaient nos diplomates.

En 2010, je suis revenu à la faveur d’une offre généreuse de quelqu’un qui n’aime pas beaucoup que l’on parle de lui en des termes flatteurs. Bizarre, bizarre… Sous la conduite du charmant Ambassadeur Balumwene, j’ai visité la capitale. Quelle transformation ! Et aujourd’hui grâce au soutien d’un jeune et brillant  politique me revoici à New Delhi. La fameuse Bombe est à peine dissimulée dans une  » forêt  » protégée. Rien n’à voir avec les grandes forêts de chez-nous.

La ville a grandi, des maisons de luxe y ont été construites. Les routes sont larges. De grosses cylindrées  y circulent fièrement aux côtés des voitures plus modestes. Tous ces engins roulants sont fabriqués sur place, sous licence évidemment. Il y a quelques îlots de pauvreté qui rappellent le passé. On a l’impression qu’ils ont été laissés volontairement pour rappeler le chemin parcouru.

Là où les amis ont fait un bon qualitatif spectaculaire, c’est dans le domaine de la santé. Aux côtés des hôpitaux publics dotés d’appareils modernes. Les médecins y consultent gracieusement quitte aux malades de payer des médicaments… de grands édifices où l’on pratique plusieurs transplantations sont en place. La plus courante étant celle des reins. Du côté du cœur; des progrès se réalisent aussi. Le maître mot, demeurant l’argent. C’est lui, le nerf de la guerre. Puisqu’ils y sont parvenus nous y parviendrons aussi. Pourquoi pas. Avec la grâce de Dieu et l’intelligence dont il nous a doté, nous ses créatures. Ce pays est une vielle civilisation. Nous, on nous a coupé de nos racines, elles ont commencé à se revitaliser. Les méchants n’auront qu’à bien se tenir. A la prochaine lettre. Je vous l’écrirai sur place, dans quelques semaines.                Kibambi Shintwa                        

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