Lamuka : suite et…fin

Ça sent l’ultime schisme au sein de Lamuka. A moins d’un improbable retournement de dynamique, la séquence en cours intitulée « je t’aime et moi non plus » débouche généralement sur le divorce.

 De fait, s’ils sont officiellement toujours mariés, les deux derniers des Mohicans, à savoir Adolphe Muzito et Martin Fayulu font chambre à part. Chacun ne se gênant plus de gêner l’autre.

Lorsque du haut de sa dialectique, le leader de Nouvel Elan dénonce « les liaisons dangereuses » qui sous-tendent le Bloc patriotique dont l’Ecidé fait partie, son compagnon de lutte décrypte le message. De même que quand Adolphe Muzito y va de son satisfecit à l’endroit du Régime pour sa performance fiscale, pas sûr que cela soit du goût du « Président élu« .

Symétriquement lorsque Martin Fayulu accueille en grande pompe Augustin Matata, Adolphe Muzito apprécie très modérément. C’est un euphémisme. Un vieux procès en paternité de la stabilité macro-économique oppose les deux anciens Premiers ministres.

Il n’en fallait pas plus pour que les spécialistes de la scissiparité sur la scène politique zairo-congolaise  parient déjà sur la séparation entre les deux derniers porte-étendards de Lamuka .Une question de semaines. Voire de jours.

Au fond, Lamuka fera les frais du Big bang annoncé dans le ciel politique rd congolais. Les ambitions…contradictoires à court et à moyen terme de deux rescapés de Genève sont en train d’éroder un front qui tirait sa légitimité de la dénonciation du « hold-up » électoral de décembre 2018.

 Problème, depuis lors, l’eau continue à couler sous le pont. Les mariés de Kingakati ont divorcé aussi rapidement qu’ils s’étaient mis la corde au cou. Ce divorce donne lieu depuis à quantité d’unions d’intérêt conjoncturel -sans soubassement idéologique ni programmatique – dont l’Union sacrée de la nation et le Bloc patriotique. Archétype d’alliances opportunistes qui, pour paraphraser Karl Marx, contiennent en elles-mêmes les germes de leur propre destruction.

Pour sûr, les mêmes causes produisant les mêmes effets, la décomposition-recomposition du paysage politique ira crescendo à mesure que l’on approche de l’échéance couperet. Dans ce tourbillon, la rupture  Muzito-Fayulu ne constituera  qu’un avatar du « péché mignon » d’une classe politique  scotchée aux regroupements circonstanciels. José NAWEJ

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