* Pour le président Félix Tshisekedi, cet accord est historique pour l’Afrique qui doit désormais jouir de ses richesses.
La détermination des autorités congolaises à développer une industrie locale de fabrication des batteries électriques reste imperturbable. C’est dans ce cadre qu’un accord a été signé, le vendredi 29 avril dernier, entre la RDC et la Zambie pour la gestion commune du projet de fabrication de ces batteries.
C’est le ministre congolais de l’Industrie, Julien Paluku Kahongya et son homologue Zambien, qui ont apposé leurs signatures sur ce document, en présence des présidents Félix-Antoine Tshisekedi et de Hakainde Hichilema, qui étaient accompagnés de leurs ministres des Mines et des Finances.
A travers la signature de cet accord, les deux pays prennent l’engagement ferme et solennel de mettre en place un cadre de gouvernance commune de ce vaste chantier dénommé « Conseil de la batterie de la Zambie et de la RDC« , renseigne le communiqué conjoint signé au terme de cette rencontre.
GESTION COLLÉGIALE DU PROJET
Cette structure interétatique sera coiffée par les présidents de ces deux pays respectifs. Elle connaîtra aussi la participation de la secrétaire général exécutive de l’ONU et de celle de la Commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique (CEA), ainsi que de la banque Afreximbank.
Au regard du communiqué conjoint qui a sanctionné la cérémonie de signature de cet accord, le « Conseil de la batterie de la Zambie et de la RDC sera en outre appuyé par un comité technique chargé de suivi et évaluation ».
D’après ce document, cet accord créé un cadre législatif et réglementaire harmonisé ainsi qu’un système d’incitation des affaires favorables au développement au niveau régional d’une chaîne de valeur de l’industrie de fabrication des batteries électriques.
INITIATIVE BÉNÉFIQUE POUR LES DEUX PAYS
Selon le communiqué conjoint, la gestion commune de l’industrie de fabrication des batteries électriques sera mutuellement bénéfique pour la RDC et la Zambie, d’autant plus qu’elle crée un partenariat unifié et cohérent qui maximise les gains sans aucune concurrence.
En ce qui concerne l’identification d’un site pour l’érection de cette industrie de la chaine de valeur des batteries électriques, la province du Haut-Katanga a été retenue pour la RDC et la province de Copperbelt pour la Zambie.
Très fier du travail abattu par son Ministre de l’Industrie, le Président Félix Tshisekedi de la RDC, a fait savoir que « cette signature est historique pour l’Afrique qui doit désormais jouir de ses richesses, grâce à la transformation de ses ressources naturelles« .
LE DYNAMISME DE JULIEN PALUKU SALUÉ
Pour sa part, le Président zambien a salué cette mutualisation des forces qui, a-t-il indiqué, augure la création des richesses et d’emplois au bénéfice, non seulement des peuples de ces deux pays, mais aussi de l’ensemble de la population africaine de manière générale.
Hakainde Hichilema a salué le pragmatisme dont a fait montre le ministre congolais de l’Industrie, Julien Paluku Kahongya.
Rappelons que l’ambition de la RDC à prendre le leadership de la production régionale des batteries électriques remonte à novembre 2021 lorsque le pays a organisé le 24 novembre, à Kinshasa les assises de « DRC Africa Business Forum« . Plusieurs personnalités, dont le chef de l’État zambien, ont pris part à ces assises de haute portée économique.
« Au coeur de la production des batteries électriques, la RDC doit non seulement prendre le leadership de la production régionale, mais aussi concevoir le marché afin de résoudre le problème de la pauvreté de la population« , a déclaré le président Félix-Antoine Tshisekedi dans son discours à l’ouverture de ce forum.
Il a, dès lors, invité ses homologues africains à saisir l’occasion de construire ensemble l’industrie des batteries électriques dans le marché de véhicules qui représente 8,8 milliards USD.
La RDC détient les 2/3 de la réserve mondiale du cobalt estimée à près de 25 millions de tonnes de cobalt. Sa demande, à travers le monde, est située d’ici 2025 à près de 145 millions de voitures électriques et, à l’horizon 2030, à près de 250 millions de véhicules. Cette demande devra passer de 130.000 tonnes à 250.000 tonnes.
Quant au lithium, la plus grande réserve mondiale se trouve à Manono dans la province du Tanganyika (sud-est de la RDC) avec près de 400 millions de tonnes. Orly-Darel NGIAMBUKULU