Des familles inquiètes du sort de leurs enfants homosexuels

Plusieurs familles en République Démocratique du Congo, particulièrement celles ayant des enfants homosexuels ou LGBT, éprouvent de vives inquiétudes, quant à la vie et la sécurité de ces derniers. Dans un pays où éprouver de l’attirance pour une personne du même sexe que soi est très mal perçue, et qui n’offre aucune protection juridique, la vie des personnes LGBT est un véritable calvaire, car difficile, voire impossible de vivre tranquillement son orientation sexuelle.


Il arrive très souvent que la fuite, ou même la clandestinité se présentent à eux comme la seule alternative pour éviter différentes persécutions.


C’est le cas de la famille Pinzi, dont la fille, Milaine Pinzi Keni, a vécu un véritable calvaire du fait de son orientation sexuelle. Elle a été persécutée pour être « tombée amoureuse » d’Aurélie Kibonge, fille biologique du Général Georges Kibonge Makali.


« Homosexuelle (lesbienne) depuis plusieurs années, ma petite sœur, Milaine Pinzi Keni, a connu beaucoup de difficulté depuis que sa relation amoureuse avec une certaine Aurélie Kibonge, fille d’un officier supérieur de l’armée nationale, a été découverte. Pour se protéger, elle était bien contrainte de partir loin de la maison, loin de la ville, voire loin du pays », confie son frère Junior Pinzi Nzeza.

PEUR POUR SA SECURITE


« Nous craignions beaucoup pour sa sécurité et continuons d’avec avoir peur. Le père d’Aurélie n’a pas du tout digéré que sa fille se mette en couple avec une autre fille. Il a juré, selon des informations reçues des proches de cette épaule galonnée, de traquer notre enfant jusque dans son dernier retranchement », ajoute son frère, avec des trémolos dans la voix.


Il ajoute que : « Ce qui nous préoccupe le plus pour l’instant, ce sont toutes ces différentes personnes qui continuent à passer à la maison, pour mener des enquêtes cherchant à savoir où Milaine se cache, parce que toujours recherchée. Après autant d’années passées, depuis la liaison avec sa fille, le géniteur n’a pas lâché prise, et est toujours à ses trousses, pour  » corriger  » celle qui a détruit selon lui la vie de sa fille. Nous nous demandons si un jour elle pourra rentrer et vivre paisiblement. Nous avons de plus en plus la conviction que revenir au pays sera pour elle comme se jeter dans la gueule du loup, comme un suicide. Car les généraux dans ce pays sont très influents. Et même s’il arrive qu’il prenne sa retraite, le réseau de relations tissé par lui peut terminer le travail ».

KIDNAPPEE, VIOLENTEE, TRAUMATISEE, RELAXEE ET EN CAVALE


« Déjà traumatisée par un double viol les années précédentes, ayant abouti à deux grossesses, du fait de son orientation sexuelle, Milaine a eu à faire face à la colère d’un père qui n’a pas accepté l’homosexualité de sa fille. Alors qu’elle faisait des courses dans la commune de Limete, Milaine a été Kidnappée le 27 juin 2018 vers 18 heures, par trois hommes qui l’avait forcée de monter à bord d’un véhicule 4×4 sans plaque d’immatriculation et amenée à un endroit inconnu les yeux bandés. Un endroit où il n’y avait que des hommes qui l’ont violentée, humiliée, intimidée… Le général avait même prévu de l’envoyer au camp militaire de Kibomango, dans la partie Est de Kinshasa, vers l’aéroport de N’Djili, pour y suivre une formation militaire, et redevenir femme. Ce militaire qui a d’abord fait disparaitre sa propre fille, avant que je ne subisse le même sort.


Trois jours plus tard, elle a été sauvée grâce à l’intervention d’un garde qui lui avait proposé de contacter sa famille pour le paiement d’une rançon. Après paiement, elle a été s’est retrouvée à Luozi, province du Kongo Central. De là, elle traversera, le 1er juillet, nuitamment et par pirogue ; jusqu’à atteindre la ville de Pointe Noire au Congo Brazzaville, où elle vécut en clandestinité jusqu’au 1er février 2019. Ensuite, par train, elle se dirigea vers Brazzaville qu’elle atteint le 4 février, avant d’embarquer, le jour suivant pour la France. Un pays où elle peut assumer pleinement son orientation sexuelle ; loin des représailles de tout genre « , dit son frère soulagé.


En RDC, les personnes LGBT font face à des difficultés légales que ne connaissent pas les résidents, non-LGBT.
FDA

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