Adolphe Muzito récuse le Bloc patriotique

* Comment Lamuka peut-elle faire chorus avec ceux-là même qui sont à l’origine du  » hold-up électoral  » de 2018 ? S’interroge-t-on à haute voix à Nouvel Elan

A Nouvel Elan, la politique ne rime pas avec des combines politiciennes sur fond d’opportunisme. Le parti d’Adolphe Muzito soutient plutôt que le combat politique est principalement une affaire de valeurs, de  principes et  de cohérence. Aussi, est-ce à l’aune de ce triptyque que Nouvel Elan passe au crible l’existence du « Bloc patriotique« , ce méga regroupement circonstanciel où l’on trouve pêle-mêle Lamuka, le FCC ainsi que des forces sociales. A la formation d’Adolphe Muzito, cet attelage pose problème et interroge les fondamentaux même de Lamuka. Comment la plateforme assise sur la résistance au « putsch électoral de 2018 » peut s’allier avec ceux-là même qui ont co-organisé le vol et le viol de la vérité des urnes ? Le FCC, poursuit Nouvel Elan, fait partie des artisans du déni de la volonté du peuple exprimée lors de la présidentielle de décembre 2018. A moins de demander pardon au peuple en revenant  sur sa position, Lamuka ne peut se joindre aux partisans du Président Kabila pour une action commune. A moins aussi que le FCC fasse publiquement  amende honorable. Sinon, le combat même de Lamuka perdrait toute son essence et son sens. En clair, si Nouvel Elan entend soutenir la démarche citoyenne et patriotique des laïcs catholiques et protestants visant à obtenir des réformes électorales consensuelles, il ne saurait cependant cautionner le reniement des fondamentaux de son combat né de la contestation du « hold-up électoral » opéré par les « partenaires » de 2018. Donc, oui au sit-in initié par les forces sociales, mais non au « Bloc patriotique« . 

Mais si l’objectif poursuivi ne pose aucun problème au sein de Nouvel Elan, le parti cher à Adolphe Muzito se dit, par contre, non disposé à le réaliser avec le Bloc patriotique. Le parti du Premier ministre honoraire dit donc oui au sit-in et non au Bloc Patriotique qui organise un sit-in, ce vendredi 06 mai, devant le Palais du peuple, le siège du Parlement en appelant « la population congolaise à la mobilisation totale pour barrer la route au passage en force sur les réformes électorales. « L’objectif est d’obtenir de Félix Tshisekedi  des réformes électorales consensuelles.

A l’origine le Bloc patriotique était constitué de représentants du CALCC (Conseil de l’apostolat des laïcs catholiques du Congo), du Milapro (Ministère des laïcs protestants) avec quelques forces politiques et sociales notamment la coalition Lamuka, de Ensemble pour le République de Moïse Katumbi, du FCC (Front commun pour le Congo, de Nouvel Elan.

Nouvel Elan  refuse donc de se mettre, dit-il, avec ceux qui avaient trahi le peuple congolais en 2018 en lui volant sa victoire. « Si certains membres de la coalition Lamuka croient que nous pouvons nous mettre avec les Kabilistes, mieux avec Joseph Kabila, dans ce cas, nous devons demander pardon au peuple congolais pour l’avoir menti en lui disant que notre candidat avait gagné à la présidentielle de décembre 2018« , a  expliqué un cadre de Nouvel Elan. Et de poursuivre en s’interrogeant : « Si nous avions tort d’accuser Joseph Kabila à l’issue de la présidentielle de décembre 2018, à quoi aura servi notre combat sur la vérité des urnes« .

NOUVEL ELAN REFUSE DE COMPOSER AVEC LES KABILISTES

Pour ce cadre du parti d’Adolphe Muzito, cité par Congo Nouveau, Nouvel Elan ne pourra composer avec les kabilistes, à condition que Joseph Kabila demande  publiquement pardon au peuple congolais pour lui avoir volé sa victoire.

« Si c’est pour accompagner les Eglises catholique et protestante qui mènent le même combat que Lamuka en ce qui concerne les réformes électorales, Nouvel Elan est partant sans hésitations« , a-t-il conclu.

Dans l’entre temps, en attendant de savoir si les membres de la coalition se mettront d’accord sur la possibilité de se liguer ou non avec le « Bloc Patriotique« , le président de la Chambre basse du Parlement, Christophe Mboso a, au cours de la plénière du lundi 2 mai dernier, rappelé que le débat sur la réforme de la loi électorale devrait se tenir au sein du Parlement et non ailleurs.

Cette prise de position du camp Tshisekedi n’est pas de nature à faciliter les choses. Par conséquent, elle donne lieu au durcissement du ton du côté des forces politiques dont le combat est la dépolitisation de la Commission électorale nationale Indépendante (Céni) et surtout des élections qui n’engendreront pas des contestations.

REPRISE DES MANIFESTATIONS PUBLIQUES ET PACIFIQUES

Pour rappel, les Forces sociales et politiques de la nation (FSPN) réunies au sein d’une structure dénommée Bloc patriotique, avec en première ligne les laïc catholiques (CALCC) et protestants (MILAPRO), ont annoncé dernièrement la reprise des manifestations publiques et pacifiques. L’objectif visé est d’obtenir un consensus à trouver entre les parties prenantes dans le délai constitutionnel autour des réformes électorales en vue des élections libres, inclusives, crédibles, impartiales et apaisées ; protester contre la hausse vertigineuse des prix des denrées alimentaires ; exiger le remboursement de l’argent prélevé illégalement à la population à travers le Ram  (Registre des appareils mobiles) ; dénoncer l’incapacité du pouvoir à mettre fin à l’insécurité récurrente  dans la partie orientale du pays ; désapprouver les négociations en cours à Nairobi entre le pouvoir et les groupes armés instrumentalisés par des voisins. Kléber KUNGU

Accord Londres-Kigali: Nouvel Elan écrit au Premier ministre britannique

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