Une couche de plus de grisaille…

Double peine pour la majorité silencieuse ? Assurément.  Hélas.  Scotchés, bien malgré eux, à la débrouillardise -le proverbial système D- nombre de Congolais ont vu leur chemin de croix quotidien  se durcir davantage. Un obstacle de plus au sempiternel saut d’obstacles auquel s’apparente la journée d’un Congolais-type. Une couche supplémentaire de grisaille à la grisaille ambiante donne lieu à un ciel sombre. Très sombre même. 

 Rareté de produits pétroliers dans les stations-services et mécaniquement difficulté de transport, valse des étiquettes sur le marché … Résultat, une pluie de  superlatifs négatifs mettent à rude épreuve l’étonnante résilience du Kinois à l’adversité sociale ! En sera-t-il de même ce mardi ? Rien n’est moins sûr.

 Côté gouvernement, on répète sur tous les tons qu’il n’y a ni pénurie ni hausse de prix. Assurance tout en contraste avec la dure  réalité de terrain qu’endurent les Kinois. Cette météo sociale clémente ne s’est vérifiée nulle part. Grand écart entre la température annoncée et celle ressentie.

Sale temps aussi pour  ces compatriotes venant du Kasaï pour le Katanga  victimes des déraillements récurrents. Eux dont le déplacement n’a rien de villégiature  trouvent la mort en fuyant la…misère. Là non plus,  l’expression  » double peine  » n’est pas empruntée. Le comble, c’est que cet exode massif et les difficultés multiformes qu’il charrie   n’a,  jusqu’ici,  pas l’air de préoccuper les gouvernants.

Le chemin de croix continue aussi pour les populations de l’Est de la RDC presqu’un an après l’instauration de l’état de siège. Le ciel semble encore loin de s’éclaircir. Le régime d’exception tendant à s’installer dans la durée. Mieux dans le temps long. Ça sent la double peine pour des Congolais sevrés  d’une administration classique, mais toujours chairs à canon, pis à machette pour les groupes armés dont le tristement célèbre ADF.

Alors que dans le Rutshuru on assiste au recyclage du M23, masque -chirurgical ou FFP2 ?- du pouvoir rwandais. Inutile de conclure que pour les citoyens congolais,  la résurgence de ce « variant » archi connu dans la région signifie « tomber de Charybde en Scylla « . Double peine encore.      José NAWEJ    

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