L’Engagement citoyen pour le développement (Ecidé) a déposé une plainte, hier mercredi 27 avril, à l’Auditorat militaire suite aux événements survenus à la suite du sit-in réprimé de ses militants le vendredi 22 avril devant le Palais du peuple. Avocat du parti, Me Clément Muza Kayembe a été chargé du dossier.
« L’Ecidé a décidé de porter plainte pour que des enquêtes soient menées et que les commanditaires directs et indirects qui ont participé à cette barbarie soient interpellés et qu’ils subissent la rigueur de la loi. Mon client veut qu’il soit dédommagé c’est-à-dire que le siège de L’Ecidé soit réparé« , a expliqué Me Clément Muza Kayembe devant la presse.
Pour cet avocat de l’Ecidé, la démarche du parti de Martin Fayulu vise notamment à obtenir l’indemnisation des victimes. « Mais aussi, les victimes, internées au centre hospitalier de Camp Kokolo, soient pris en charge par l’État. Les éléments de la Police et de l’Armée ont tiré à balles réelles sur les personnes qui étaient dans le bureau du siège d’un parti politique. C’est grave« , s’exclame-t-il.
La justice saisie, l’Ecidé espère être rétabli dans ses droits au vu des dégâts causés par l’assaut des agents de l’ordre dans son siège situé sur le boulevard Triomphal à Kinshasa. « Nous pensons que la réparation sera faite. Ceux qui ont commis ces actes barbares sont bien identifiés aussi bien dans les rangs de la Police que dans l’Armée. Nous espérons que la justice sera faite. C’est une occasion pour l’appareil judiciaire de se manifester pour un État qui se veut de droit« , fait savoir Me Clément Muza.
« Le siège de l’Ecidé a été systématiquement pillé, vandalisé et les personnes trouvées dedans ont été malmenées au point que certaines d’entre elles ont reçu des balles réelles de la part des hommes armés« , a dénoncé Me Clément Muza Kayembe.
Le vendredi dernier, plusieurs militants de la coalition Lamuka dont fait partie l’Ecidé ont manifesté aux alentours du Palais du peuple. Ces manifestants ont voulu étaler leur ras-le-bol devant l’Assemblée nationale où les députés nationaux s’apprêtaient à débattre de la réforme de la loi électorale proposée par le G13.
Un consensus de la classe politique pour les élections
L’Ecidé de Martin Fayulu tout comme Nouvel Élan d’Adolphe Muzito exigent un consensus de la classe politique autour de cette question importante pour la suite du processus électoral de 2023. Ce que rejette le pouvoir affirmant que tout débat lié à la réforme de la loi électorale devrait se faire au sein des institutions, donc du Parlement.
Voilà pourquoi, le sit-in observé par les manifestants contre l’organisation du débat à la chambre basse du Parlement a été étouffé dans l’oeuf par la Police. Cette dernière, selon Lamuka, aurait poursuivi quelques militants de l’Ecidé jusqu’au siège du parti situé non loin du Palais du peuple. C’est à cet endroit que des policiers auraient causé quelques bavures sur des membres du parti de Martin Fayulu.
Quelques heures après ces incidents, la coalition Lamuka avait réagi. A travers Albert Mukulubundu, porte-parole du coordonnateur Adolphe Muzito, cette plateforme de l’opposition a condamné ces attaques et exigé des poursuites des auteurs de ces actes de violence.
« A la suite du sit-in organisé ce vendredi 22 avril par les militants de Lamuka devant le Palais du peuple pour exiger les réformes consensuelles afin d’aboutir aux élections libres, transparentes et démocratiques en 2023, la Police nationale, sur ordre de Félix Tshisekedi, s’est permise de réprimer les paisibles manifestants en tirant à balles réelles sur certains de nos camarades dont certains sont gravement blessés« , a déclaré le porte-parole de Lamuka.
Et d’ajouter: « la même Police a occupé et saccagé le siège de l’ECIDE se trouvant sur le boulevard Triomphal, faisant de nouveau des blessés graves et des dégâts matériels importants« . Rachidi MABANDU