* Accablée par une cinquantaine de questions, Antoinette Samba a sollicité trois jours pour répliquer.
A la suite de la question orale avec débat de la sénatrice Victorienne Lwesse, le Sénat a auditionné, hier mardi 5 avril, la ministre des Mines Antoinette Samba au sujet du refus des deux sociétés extractrices basées au Sud-Kivu, de recevoir dans leurs installations une mission de l’État congolais conduite par le ministère provincial des Mines.
Au cours de la plénière, les sénateurs ont adressé à la ministre des Mines une cinquantaine de questions liées, entre autres, au nombre de ces exploitants miniers, à l’exécution du Code minier, à la gestion du Fonds minier pour les générations futures, à la traçabilité et à la quantité annuelle des minerais exploités en RDC.
Après débat, la ministre des Mines Antoinette Samba a sollicité de la plénière quelques jours afin de revenir répondre à toutes les préoccupations soulevées par les élus des élus. A la suite de cette requête, les sénateurs ont carrément demandé à la patronne du secteur minier de la RDC de revenir le lundi prochain.
La convocation de la ministre des Mines Antoinette Samba fait suite à la question orale avec débat déposée au bureau du Sénat par la sénatrice Victorienne Lwesse. Cette dernière a, dès l’entame de l’examen de ce dossier, présenté à la concernée et à ses collègues l’essentiel de son interpellation.
« Madame la ministre, je voudrais savoir, depuis la diffusion de ces images choquantes et inadmissibles, si votre ministère a pu identifier ces deux sociétés. Si tel est le cas, est-il stipulé dans le contrat signé avec les deux sociétés que durant la période d’exploitation, il ne peut y avoir ni visite, ni contrôle qu’exerceraient les agents de la direction provinciale de Mines dans les installations de ces sociétés. Au vu de ces images qui rappellent l’exploitation sauvage, quelles sont les mesures qui ont été prises par votre ministère pour démontrer que l’Etat n’est pas mort et que le Code minier reste de rigoureuse application. L’exploitation des minerais doit profiter non seulement aux Congolais d’aujourd’hui, mais aussi à ceux de demain. D’où la raison d’être du Fonds minier« , a-t-il plaidé.
Vu l’abondance de la matière et l’intérêt qu’a suscité ce sujet, deux autres initiatives de contrôle parlementaire dont l’examen était prévu pour ce mardi ont été renvoyées à lundi. Il s’agit d’une question orale avec débat adressée cette fois-ci à la ministre de Culture et Arts, à l’initiative du sénateur Dénis Kambayi et de l’audition du directeur général a.i de la Regideso, à initiative du sénateur Papy Bezego.
Depuis son ouverture, le 15 mars dernier, la session de mars en cours semble se caractériser par une activité intense de contrôle parlementaire tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat. Pas plus tard que la semaine dernière, la chambre basse du Parlement a déchu, par motion de défiance, le ministre de l’Economie. On parle aussi d’une autre motion initiée contre le ministre de l’Intérieur qui a déjà récolté beaucoup de signatures à ce jour. Orly-Darel NGIAMBUKULU