Le Front Commun pour le Congo (FCC), plateforme de Joseph Kabila, LAMUKA, la DYSOC, le CALCC, le CLC, le MILAPRO… entendent relancer « le bloc patriotique ». C’est dans cette optique que les représentants de ces plateformes se sont retrouvés hier après-midi à Kinshasa.
A cette rencontre, ces forces politiques et sociales ont associé des délégués des organisations de la société civile, provenant notamment de la diaspora, de mouvements citoyens, du panel des experts… Quoique les représentants de ces plateformes n’aient fait la moindre déclaration à l’issue de cette rencontre, l’on ose croire qu’ils ont entrepris de relancer »le bloc patriotique » pour pouvoir redynamiser ses activités.
De l’avis de nombre d’observateurs, la dynamique amorcée vise à faire pression sur le pouvoir, afin de l’amener sur la voie des réformes électorales consensuelles. Les princes des Eglises catholique et protestante ont aussi déclenché leur croisade dans ce sens. Leurs « missi dominici » font la ronde des états-majors politiques en vue de favoriser le dialogue entre les parties prenantes aux élections par un minimum de consensus autour du processus électoral.
Pour leur part, les laïcs catholiques et protestants ont commencé à hausser le ton le week-end dernier après avoir constaté « la modification à priori politiquement motivée de la Cour Constitutionnelle, en violation de la Constitution et des lois pertinentes et, subséquemment, le passage en force par l’Assemblée Nationale dans le processus de mise en place des nouveaux membres de la CENI, au mépris total de la loi par elle-même votée, et malgré le chapelet des bonnes intentions miroité pour endormir le peuple« .
Vivement des réformes profondes
Dans leur déclaration conjointe diffusée le dimanche 24 avril à Kinshasa, le Conseil de l’Apostolat des laïcs catholiques (CALCC) et le Ministère des laïcs protestants (MILAPRO) ont exigé »des réformes profondes du système’‘ qu’ils considèrent comme »l’unique alternative pour déclencher un nouvel élan de construction d’un nouveau Congo, libre, démocratique, fort et prospère au cœur de l’Afrique ».
L’heure des consultations a sonné
A la lumière de la correspondance de huit pages qu’il avait publiée le mardi 19 avril, Jeef Pambi, le Secrétaire national du MILAPRO s’était indigné de constater qu »’en dépit des espoirs suscités par l’alternance politique en 2018, la RDC continue de patauger, empêtrée dans un cycle confus de la recherche à tout prix de l’intérêt personnel, de positionnement politique et d’enrichissements illicites par ceux-là même sur qui, à tort ou à raison, reposaient les espoirs, malheureusement rompus de tout un peuple ».
D’après lui, « la gestion du pays est restée globalement caractérisée par des scandales de corruption, de détournements des deniers publics à ciel ouvert, l’absence d’une vision clairement définie et bien intériorisée de gouvernance, la démagogie et le rejet de la responsabilité d’Etat dans le chef de nombre de dirigeant »s.
Forts de ce constat et convaincus que « le pouvoir en place est déterminé à faire fi de tous les appels aux réformes électorales consensuelles, pour des élections crédibles et apaisées en 2023 », le MILAPRO et le CALCC avaient annoncé qu’ils procèderont, »dès à présent, aux consultations des forces sociales et politiques de la nation, pour les redynamiser et pouvoir planifier les actions à entreprendre dans un avenir proche’‘. Yves KALIKAT