Kisangani s’en mêle : arrêtons nos chamalleries

J’ai la chance de n’ appartenir ni à la province du Katanga ni à celles des deux Kasaï. Je suis de la province Orientale, la province martyre tout le long de l’histoire de ce pays maudit. Je suis métis, c’est peut-être ce qui me confère un peu plus de lucidité, contrairement aux autres compatriotes. Ma mère Mubowa mon père Belge. En plus, j’ai eu l’avantage d’avoir été mis au parfum de ce qu’on appelle PROSPECTIVE, au cours de mon cursus, mon parcours universitaire. Je ne vous dirais pas lequel. Pas important.

J’interviens dans ce débat de bas étage. Mon constat est amer : le Zaïrois d’hier et Congolais d’aujourd’hui est demeuré un homme distrait, un enfant, excusez ma brutalité. Il ne mérite pas ce pays où devrait déjà couler le lait, le miel et bien davantage…

Comment expliquer autrement que l’on continue à s’éterniser sur des échanges improductifs et inutiles comme ceux relatifs aux tribus, tous muscles dehors ?

Mais, c’est de la folie, folie furieuse. Et, personne ne se lève pour y mettre un terme. C’est le plus surprenant ! Des muscles qui devaient servir à un travail acharné, on les destine à des invectives qui ne mèneront  nulle part. La vérité vraie la voici.

Encourager l’exode massif d’où qu’il vienne et dans quelle direction qu’il aille, c’est nager à contre courant du développement. C’est une bêtise.

Je me suis donné la peine de consulter quelques ouvrages et j’ai compris que si les Belges avaient réussi à construire ce pays, c’est parce qu’ils avaient réussi à maîtriser l’immigration. Congolaises et congolais accordons-nous un temps de réflexion. Un Katanga surpeuplé va engendrer du désordre, des violences de tout genre. Ceci pourrait déboucher sur la guerre civile. Et comme l’argent a peur du bruit, les investisseurs se retireront et la jungle s’installera. Ce que nous ignorons, c’est que dans certaines chancelleries voisines ou lointaines on se frotte les mains. Ceux qui ont peur de notre développement  sont heureux d’assister à nos chamailleries. Pourvu qu’ils continuent, souhaitent-ils. En créant le chaos au Katanga, nous nous prenons nous-mêmes à la gorge, nous étranglons notre propre économie. Les autres n’auront plus qu’à s’autoriser une petite promenade de santé, la fleur aux fusils. Si ce n’est pas du masochisme, c’est quoi franchement ? C’est peut-être là que nous comprendrons que nous étions en erreur, une erreur fatale. A la clé, des viols, des pillages, des menaces, des cadavres à grande d’échelle.   Nous n’aurons, alors, plus que nos yeux pour pleurer, les queues entre nos jambes. Connaissez-vous le prix d’une cartouche, d’une bombe, d’une kalachnikov ? En temps de guerre ces engins se payent cash. L’économie ayant été détruite nous acherons par quel moyen ? Quel peuple ! Ce qui se passe dans l’Est ne dit donc rien à ceux qui se proclament intellectuels. Avec une économie détruite par nos propres bêtises, comment y faire face ? Entre temps, le dernier vol sera parti et les frontières auront été fermées…

  Avec les richesses qui sont celles de la RDC personne n’a intérêt à ce que ce pays se développe. Il sera trop puissant. Tout le monde le sait, sauf les Congolais eux-mêmes.

Dommage ! Au cas où nous nous raviserions, nous serons forts et en mesure d’imposer les prix de nos nombreuses matières précieuses. Des villas et autres buildings, des échangeurs  sortiront de terre partout, au grand bonheur de tous. A ce moment là, personne ne pourra, même en rêve, penser à nous agresser. Tout le reste c’est du bla bla bla. Alors, rares sont ceux qui s’intéresseront à la politique. La seule vie qui compte, c’est celle là.

Michel Loriel Tendu.

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