IGF : 30 mandataires  »neutralisés » et 20 entreprises publiques  »sauvées » en l’espace d’une année !

L’Inspection générale des Finances (IGF) est fière d’avoir fait de la lutte pour la bonne gouvernance son cheval de bataille. Son porte-étendard, l’Inspecteur général chef de service Jules Alingete Key, se réjouit d’avoir réussi, avec son équipe, à extirper une vingtaine d’entreprises publiques de la prédation financière. Aussi d’avoir permis de neutraliser une trentaine de mandataires, trempés dans la corruption ou dans le détournement. Révélations faites à la presse hier mardi 12 avril lors de la 5ème journée d’échange citoyen, organisée dans l’enceinte de l’IGF, à Kinshasa.

« Depuis 2020, nous avons mis fin à la prédation dans près de 20 entreprises publiques. Nous avons même mis hors d’état de nuire plus de 30 mandataires… Certains se retrouvent aujourd’hui en prison et d’autres en chômage« , a déclaré le patron de l’IGF lors de son adresse devant une centaine de professionnels de médias, réunis à l’amphithéâtre Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.

De l’avis de Jules Alingete, « c’est bien une première dans l’histoire de l’Inspection générale des finances que les gestionnaires mis en cause soient traduits en justice. De l’histoire de notre service, on ne mettait en cause que les comptables ou les directeurs financiers. C’est pour la première fois qu’on a mis le curseur plus haut, et nous avons commencé petit à petit à avoir des résultats« .

« Et c’est donc pour la première fois que nous avons actionné le levier pour traduire les auteurs des actes de détournement devant la justice« , a précisé Jules Alingete, intervenant lors de cet échange citoyen, axé sur  »la lutte contre la prédation financière enclenchée par le chef de l’État, à travers l’IGF : quel rôle pour les femmes et hommes des médias ? ».

La traque aux corrupteurs

D’après le conférencier, pour asseoir la bonne gouvernance, il sied, de prime abord, de combattre la corruption et le détournement des fonds publics dans tous les compartiments de la vie publique. Par corruption, nous faisons allusion ‘‘au mauvais usage du pouvoir, de l’autorité ou des fonctions publiques en vue d’acquérir des avantages privés… à travers  des  pots de vin, le népotisme, l’extorsion, le détournement de fonds, le  paiement de facilitation, la fraude… ».

C’est au regard de ces paramètres que l’IGF a relevé des pratiques nocives qui ont saigné les entreprises publiques au fil du temps. Examinant les recettes réalisées entre 2017 et 2020, les inspecteurs ont fustigé des exonérations illégales, des compensations qui allaient jusqu’à faire perdre au pays près de 980 millions de dollars…

Une vigilance salutaire

La vigilance de l’IGF a dû permettre à ce service de contrôle de récupérer 13 millions de dollars et bien plus. L’occasion a été propice pour mettre un terme à l’impunité, sur impulsion du chef de l’Etat, a reconnu Jules Alingete. Ainsi aujourd’hui, l’IGF a déployé ses inspecteurs dans plusieurs services de l’Etat, notamment dans des zones minières et autour des douanes. Cet encadrement des entreprises publiques leur a été favorable au point où l’une d’elle est arrivée à encaisser 415 millions de dollars qu’elle ne percevait pas, se réjouit Jules Alingete.

« L’on se rendra donc compte que nous ne sommes que les bras de la lutte contre la prédation financière, déclenchée par le Président Félix Tshisekedi« , souligne-t-il, tâchant d’éclairer la lanterne de nombre de profanes et de gestionnaires publics qui ne comprennent pas encore le travail de l’IGF en RDC.

L’IGF tend la main à la presse

Au cours de cette séance pédagogique, le Coordonnateur Herman Iyeleza Kebe Kenza a  fait part aux journalistes des attentes de l’IGF. « Le but de notre rencontre, c’est de ne pas faire de vous des supporters, mais de vous faire prendre conscience que vous êtes un pouvoir et que votre façon d’agir peut permettre à d’autres corps de l’Etat de prendre en main leurs responsabilités« , a-t-il précisé.

Face donc à la lutte contre la corruption et le détournement, « nous voulons, dit-il, compter sur la presse qui représente un pouvoir réel ».

Initiée pour les journalistes,  cette 5ème Journée d’échange citoyen a drainé plus de 300 professionnels de médias à l’IGF. Un effectif largement supérieur aux 150 participants ttendus.

Yves KALIKAT

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