Goma : l’OIM lance la formation de la police des mines et hydrocarbures

Le Gouvernement des Etats-Unis, la Police Nationale Congolaise et l’Organisation Internationale pour les Migrations lancent la deuxième phase du projet de la Police des Mines pour renforcer la sécurité dans les sites miniers et lutter contre le trafic illicite de minerais au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.  C’est ce qu’indique un communiqué de l’Ambassade américaine à Kinshasa parvenu à Forum des As. Ce lancement se concrétisera par le début de la formation de 250 nouveaux policiers et les premiers travaux de construction de quatre nouveaux bâtiments pour les Escadrons de la Police des Mines.

Grâce au financement du Gouvernement des Etats-Unis dans le cadre du Partenariat Privilégié pour la Paix, la Prospérité et la Protection de l’environnement avec le Gouvernement rd congolais, à travers le Bureau de l’International Narcotic and Law Enforcement Agency (INL) du Département d’Etat américain, l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM) a procédé hier lundi 4 avril courant au lancement, à Goma, de la Phase II du projet de Police des Mines.

Dans un premier temps 125 agents de la police seront formés pour la sécurisation des sites miniers et la lutte contre le trafic illicite de minerais dans la province du Nord Kivu.

D’après le communiqué de l’Ambassade des Etats-Unis à Kinshasa, ce projet vise à professionnaliser les policiers mais également à améliorer leurs conditions de travail et à rapprocher la population congolaise de sa police.

Le document rappelle qu’en complément de la formation des policiers, des commissariats dédiés aux escadrons des mines sont construits, équipés et mis à leur disposition. Après quatre bâtiments neufs déjà mis en service en 2021 lors de la première phase du projet au Nord et au Sud Kivu, ce seront de nouveau quatre commissariats de police des mines qui seront construits et entièrement équipés courant 2022, au sein desquels les unités nouvellement formées seront déployées.

Ces infrastructures permettront un meilleur accès pour la population locale aux services de la Police des Mines, mais également grâce aux installations de fourniture d’eau potable mises en place dans certains de ces bâtiments à contribuer à rapprocher la population de sa police.

Les formations, fait-on savoir, s’étendront sur une durée de trois mois et porteront sur la législation minière, le commerce et l’exploitation responsables des minerais, les infractions minières et le trafic illicite de minerais, le processus d’enquête pour les infractions minières,  les principes de la police de proximité, la police administrative et judiciaire, les opérations de contrôle des foules, les droits de l’homme et la déontologie policière, la lutte contre le travail illicite des enfants, la violence sexuelle et la sensibilité au genre.

Ce n’est pas tout. Les policiers suivront également un module de formation sur le protocole relatif à l’organisation et à la mission des escadrons de la police des mines en insistant sur le rôle de la police dans la lutte contre le travail des enfants dans la chaine d’exploitation minière.

Ces formations de base s’inscrivent dans le cadre de la deuxième phase du projet  » Police des mines « , visant à favoriser la mise en place d’un environnement sécurisé pour un commerce des minerais, légal, responsable et libre de conflit en RDC. Ce projet permettra également de promouvoir le développement des zones minières identifiées et qualifiées dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Une formation similaire sera lancée le 6 avril 2022 à Bukavu au Sud Kivu et ciblera également 125 autres policiers, ce qui portera à 250, le nombre des policiers formés durant cette nouvelle phase du projet de Police des Mines sur les deux provinces.

 A l’issue de cette deuxième phase, ce seront donc 448 policiers au total qui auront bénéficié de ces sessions de renforcement des capacités afin d’assurer la gestion de la sécurité dans et autour des sites des miniers.

 Ce projet contribuera également à renforcer les mécanismes de gouvernance participative et inclusive à travers la mise en place de quatre nouveaux Conseils Locaux pour la Sécurité de Proximité (CLSP). La phase I ayant déjà permis d’installer des CLPS à Rubaya et Walikale au Nord-Kivu ainsi qu’à Misisi et Kamituga au Sud-Kivu, ces structures citoyennes ont en effet démontré leur efficacité en œuvrant pour la résolution pacifique des incidents de sécurité dans les sites miniers et en désamorçant les tensions entre les communautés et les acteurs miniers.

Selon ce communiqué,  la première phase du projet a permis l’élaboration et la validation des lignes directrices définissant clairement le rôle de la police des mines dans la lutte contre le travail des enfants et l’élaboration du protocole officiel (Vademecum) décrivant l’organisation et la mission des escadrons de police des mines, adopté le 18 septembre 2020.  Cette deuxième phase du projet veillera également à travers un suivi continu à ce que ces directives soient utilisées comme procédures opérationnelles standard (SOP) par les unités de la police des mines et les acteurs de la chaine pénale.       Didier KEBONGO

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