RDC: la DYSOC exige à la classe politique de balayer sa cour avant d’accueillir le Pape

La Dynamique pour une sortie de crise (DYSOC) s’inscrit parmi les structures qui s’opposent à la venue du Pape François en RDC. Dans une déclaration le week-end dernier, son coordonnateur Jean-Pierre Lisanga explique les raisons de ce refus. Pour la DYSOC, « la maison RDC est très sale. Elle ne peut, dans ces conditions, accueillir dignement le Saint Père avant qu’elle ne soit nettoyée de fond en comble, comme l’Eglise, avant toute célébration eucharistique ».

Aux dires de Lisanga Bonganga, la classe politique dirigeante aligne un éventail de couacs qui pollue le climat, rendant l’environnement moins propice à accueillir le successeur de Saint Pierre. Le coordonnateur de la DYSOC déplore notamment « la crise de légitimité, née de la parodie électorale de 2018, dont les résultats publiés n’ont pas respecté la vérité des urnes« . « La  violation récurrente de la Constitution et des lois de la République, l’absence de démocratie suite à l’avènement d’une dictature feutrée » ainsi que l’absence d’une CENI crédible, inclusive et acceptée par tous.

les failles du regime fatshi

Comme si cela ne suffisait pas, la DYSOC considère que « l’absence de leadership et de coordination de l’action gouvernementale, l’insécurité dans le pays surtout à l’Est malgré l’état de siège, mal conçu et mal géré, les injures, diffamations, intimidations et menaces à l’endroit des Princes des églises catholique, protestante et des acteurs de l’Opposition…ne favorisent pas l’arrivée du Saint-Père en RDC« .

Lisanga Bonganga déplore, par ailleurs, « la violation des droits fondamentaux des citoyens et libertés individuelles »  et  « l’instauration d’une justice à géométrie variable, appliquée au peuple congolais« .

L’ancien ministre des relations avec le Parlement fustige également « la recrudescence des antivaleurs telles que le tribalisme, la corruption, l’instrumentalisation de la justice, l’intolérance, la gestion prédatrice... ».

La DYSOC accuse  aussi le régime Tshisekedi « d’avoir refusé le dialogue et la réconciliation au travers de l’adoption consensuelle des réformes institutionnelles et électorales comme voie idoine de sortie de crise« .

Le coordonnateur de DYSOC dénonce, en plus, « le non-respect du testament politique du Dr. Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, la détention arbitraire et illégale des acteurs politiques, ainsi que l’interdiction de leur mouvement« .

Pour la DYSOC, c’est seulement après avoir nettoyé « toute cette saleté que la maison RDC sera propre et digne de recevoir le Pape François dans la paix, la justice et le travail« .

Le Pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud du 2 au 7 juillet. Le Souverain Pontife cible ces deux pays africains en proie aux violences et auxquels il manifeste une attention particulière.

Le chef de l’Eglise catholique romaine se rendra d’abord en RDC du 2 au 5 juillet, dans les villes de Kinshasa et de Goma, avant de visiter Juba, la capitale du Soudan du Sud, du 5 au 7 juillet, en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques des deux pays, a annoncé le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, le jeudi 3 mars.

« Le Pape vient raviver l’espérance du peuple congolais, qui a besoin de la paix, de la sécurité et du bien-être« , s’est réjoui Mgr Marcel Utembi Tapa, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), lors d’une conférence de presse à Kinshasa, quelques minutes après l’annonce du Vatican. Selon le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, cette visite est « un don inestimable à notre pays, à notre peuple, un peuple qui passe aujourd’hui des moments difficiles« . Rachidi MABANDU

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