*Dans une interview accordée à «Forum des As», l’ambassadeur marocain estime que cette confrontation ne se joue pas dans le même contexte avec celle disputée en 1973 à l’ex-stade du 20 mai.
Au cours d’un entretien accordé au journal Forum des As le 26 janvier 2022, l’ambassadeur du Maroc en RDC a abordé plusieurs questions d’actualité notamment les deux confrontations entre Les Léopards de la RDC et les Lions d’Atlas du Maroc. Ce match est prévu le vendredi 25 mars dans le cadre de la manche aller des barrages des éliminatoires qualificatives au Mondial Qatar 2022.
Cet échange, intervenu alors que se jouait la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2021) au Cameroun, a été une occasion pour Rachid Agassim d’évoquer la rencontre entre les deux nations en 1973 à l’ex-stade du 20 mai à Kinshasa. Confrontation qui s’est soldée sur le score de 3-0 en faveur de l’ex-Zaïre.
Une performance des Léopards qui leur ont valu la qualification pour le Mondial 1974 en Allemagne dès lors que le match retour à Rabat ne s’est pas joué. Les Marocains ont refusé de jouer contestant l’arbitrage auprès de la Fédération internationale de football association (FIFA).
Comparant les deux époques, le diplomate marocain estime que «les choses ont évolué y compris la réglementation et chaque temps a ses hommes». Pour Rachid Agassim, «en 1973, Congolais et Marocains étaient tous fauchés, ils n’avaient rien. Mais aujourd’hui, un joueur qui évolue en Europe gagne énormément d’argent. Ça aussi ça compte. En 1973 c’était autre chose, le drapeau». «Contrairement en 1973, aujourd’hui en 2022, la majorité des joueurs prestent à l’extérieur. L’écart est énorme», fait-il remarquer.
UN MATCH A IMPACT PSYCHOLOGIQUE
Mais en ce qui concerne la rencontre de vendredi prochain, l’ambassadeur du Maroc affirme qu’il sera une question plus psychologique que sportive. « Il y aura cet impact psychologue. La RDC ne s’est pas qualifiée pour la dernière CAN et veut se racheter. Elle va faire tout pour se qualifier. Le Maroc, pour sa part, a toujours eu des ambitions du Mondial et les jeunes qui viennent d’arriver dans l’équipe nationale affichent cet objectif. Ça va se jouer sur le plan psychologique», analyse-t-il.
49 ans après la confrontation de 1973, Rachid Agassim se souvient que depuis un certain temps, une quinzaine de joueurs congolais évoluent aux championnats marocains.
«C’est déjà magnifique. On retrouve des joueurs congolais dans différentes villes marocaines : Agadir, Rabat…et même votre célèbre entraîneur Florent Ibenge évolue désormais au RS Berkane», reconnaît-il. De l’avis du diplomate, «le contexte est différent. Les deux peuples se connaissent et surtout les footballeurs se connaissent mieux parce certains d’entre eux jouent ensemble».
«LE MAROC N’EST PAS FAVORI»
Le Maroc est-il favori ? «Je ne crois plus à ça. Le match de la CAN 2021 opposant le Nigeria à la Tunisie a vu le sacre des Tunisiens alors que ce sont les Nigérians qui étaient favoris. Regardez ce que fait la Gambie face à la Guinée. Il faut changer des paramètres parce que tout a changé», rappelle l’ambassadeur du Maroc en RDC en bon analyste sportif.
Le fait que le match aller se joue à Kinshasa et le match retour à Casablanca, aux dires de l’ambassadeur, «ne va pas peser». «Les analystes ont beau parler autour de ce match, mais ça va se jouer sur la pelouse», reconnaît Rachid Agassim. «Moi c’est un dilemme que je vais vivre. Comme je représente le Maroc en RDC, je vais demander au Président de m’offrir une vareuse [rires]. C’est difficile, mais comme je l’ai dit, c’est une fête africaine. Que le meilleur gagne. Nous, nous voulons que l’équipe qui va se qualifier pour le Qatar fasse de mieux en mieux pour qu’elle avance le plus loin possible. Ce qui compte, ce n’est pas la qualification mais ce qu’on va faire après», estime le diplomate.
Toutefois, Rachid Agassim appelle les organisateurs du match RDC-Maroc à Kinshasa à offrir une image appropriée du sport rd-congolais aux peuples de ces deux pays et le reste du monde qui aura les yeux rivés sur cette rencontre capitale. «Surtout que vous êtes à la veille de l’organisation des IXe Jeux de la Francophonie. Tout est lié. Il faut savoir vendre l’image du pays. Que le meilleur gagne, mais l’idéal serait que le match aller soit sanctionné par un score vierge», pronostique-t-il avec un brin d’humour. Rachidi MABANDU