Des questions relatives à la justice transitionnelle en RDC et à la proposition de loi sur les défenseurs des droits de l’homme ont été au menu des échanges, hier mercredi 9 mars, entre la ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo Kiese et deux délégations des membres de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH).
A en croire Me Traore Drissa, secrétaire général de la FIDH, la rencontre avec la ministre de la Justice a permis à sa délégation de soulever la question de la lutte contre l’impunité pour que la RDC prenne des mesures susceptibles de faire avancer les procédures judiciaires.
Cette délégation a aussi évoqué la question de la proposition de loi sur les activistes des droits de l’homme, estimant que c’est une loi importante dans la mesure où elle permettra à ces derniers de mieux faire leur travail. «Nous avons souhaité qu’il y ait l’implication du Gouvernement congolais dans le processus législatif concernant cette proposition de loi», a-t-il indiqué.
Il a reconnu avoir obtenu une oreille attentive de la ministre de la Justice. «Nous avons exhorté Mme la ministre et l’ensemble du gouvernement à mener une coordination dans le cadre de la justice transitionnelle pour faire en sorte que l’ensemble des acteurs des parties prenantes puissent avoir une bonne coordination pour que l’efficacité et que les victimes puissent avoir satisfaction. Nous avons reçu une oreille attentive de Mme la ministre. Nous avons espoir que les choses pourraient évoluer», a déclaré Me Drissa Traore.
Les deux délégations des experts des Nations unies estiment que la justice transitionnelle est importante lorsque les crimes sont graves et ont été perpétrés pendant une longue période. «Dans certains pays comme le Maroc, l’Afrique du Sud… on a vu que les gens sont allés après de près de 30 ou 40 ans en arrière. Ce qui montre que les consultations en cours pourraient permettre de déterminer le champ que les victimes souhaitent pour l’application de la justice transitionnelle», ont-ils soutenu.
Pour sa part, Bacre Waly Ndiaye, président du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, a laissé entendre qu’il était important de rencontrer la ministre de la Justice pour voir, conformément au mandat qu’ils ont au nom du Conseil des droits de l’homme, comment assister la RDC dans la conception et le fonctionnement extrêmement complexes d’un processus de justice transitionnelle dont le pays a fait sa priorité et pour lequel il a demandé l’assistance des Nations Unies et en particulier, le HCDH».
DE son côté, Mme Marie-Thérèse Keita-Bocoum, experte de cette équipe, a ajouté que Mme la ministre a fait part à la délégation du bon déroulement de l’installation des commissions Justice et vérité qui permettent, peut-être, à la population de faire état de ses désidératas en matière de consultations, de justice et qui permettrait au ministère sectoriel de mieux cerner les besoins en matière de justice de la population. En particulier les besoins en matière de justice féminine. « Il est important d’apporter la justice aux femmes et de penser à la réparation pour les crimes qui ont été commis à l’égard des femmes et des enfants« , a-t-elle souligné. Rocco NKANGA