Le ministre Kalumba désavoué!

* Sur les 368 députés présents, 277 ont retiré leur confiance.

L‘Assemblée nationale vient de déchoir le ministre de l’Economie nationale, Jean-Marie Kalumba Yuma. C’était au cours de la plénière d’hier mercredi 30 mars, consacrée à l’analyse de la motion de défiance, initiée contre sa personne. Sur les 368 députés présents, 277 ont voté pour cette déchéance.

C’est le premier des « warriors » à tomber sur le front du contrôle parlementaire. C’est aussi le premier membre du gouvernement Jean Michel Sama Lukonde à être viré par les élus nationaux pour violation du credo « le peuple d’abord« , cher au président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi.

Jean-Marie Kalumba a succombé aux tirs patantés du sceau du « social« .

griefs

Il lui était en gros reproché la hausse des prix des produits de première nécessité, observée actuellement sur le marché local et le flou entretenu sur le dossier « importation des chinchards de la Namibie » pour laquelle le gouvernement de la République a payé, en septembre dernier, 85,7 millions de dollars namibiens (environ 5,8 millions de dollars américains) pour la pêche et pour l’acquisition de 27.300 tonnes de poissons, appelés « chinchards« , afin de stabiliser le prix de cette denrée au niveau local.

Après interventions des députés nationaux qui l’ont suffisamment chargé, le ministre de l’Economie a  répondu aux préoccupations de la représentation nationale. Une communication aux allures d’un mea culpa qui, visiblement, n’a pas convaincu les élus nationaux.

le « mea culpa » de kalumba

Tout comme l’auteur de la motion, Jean-Marie Kalumba a reconnu la nécessité d’éviter la dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur en matière de surgelés, au regard de ses potentialités en ressources halieutiques.

Pour le ministre, acquérir des bateaux de pêche est certes nécessaire, mais pas suffisant pour assurer le développement d’une industrie locale de la pêche.

« Encore faudra-t-il, selon lui, disposer d’une évaluation robuste de notre potentiel halieutique, des voies d’évacuation, d’une fourniture suffisante en énergie électrique, des infrastructures, d’unité industrielle et de conditionnement des produits de la pêche ainsi qu’une politique sectorielle adéquate« . Tous ces préalables nécessitent des investissements conséquents qui ne peuvent s’inscrire que dans la durée.

Loin d’être vu comme un fait politique motivé exclusivement par le souci de préserver le social des Congolais, la déchéance du ministre de l’Economie sonne comme l’un des signes avant-coureurs des fissures et frustrations déjà présentes au sein de l’Union sacrée de la nation.

Fiasco

Cette thèse est renforcée par le fiasco qu’a connu la réunion tenue par les dirigeants de l’USN récemment avec les députés nationaux, membres de cette plate-forme chère au président Tshisekedi, consistant à obtenir le retrait de cette motion.

Cette motion est en phase avec les couleurs annoncées pour cette session, axée sur le contrôle parlementaire. Pas donc besoin d’être devin pour savoir que plusieurs autres têtes des « warriors » vont tomber avant la clôture de cette session parlementaire. Orly-Darel NGIAMBUKULU

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