Merveilleux don de Dieu le créateur, le majestueux fleuve Congo mérite non seulement d’être célébré, mais aussi que les Congolais s’assoient régulièrement autour d’une table pour réfléchir sur comment le protéger et le promouvoir. C’est dans ce cadre qu’il faut inscrire la deuxième édition du festival Kongo River qui se tiendra du 15 au 19 juin prochains à Kinshasa.
L’annonce de la nouvelle de ce festival a été faite le week-end dernier au cours d’une conférence de presse. A en croire les organisateurs, un programme riche et attrayant est au rendez-vous. Selon le promoteur de cet événement, Vincent Kunda, la journée du 15 juin sera consacrée à la cérémonie d’ouverture et de lancement officiel des activités. Il est prévu, juste après la partie protocolaire, une randonnée fluviale.
La journée du 16 juin, rapporte-t-il, sera celle des conférences scientifiques au parc de la Vallée de la N’sele. Plusieurs sujets seront abordés au cours de ces travaux scientifiques. Il s’agit, à titre indicatif, de l’écotourisme, de l’environnement, de l’économie bleue, du transport fluvial, des énergies renouvelables et, bien entendu, de la culture.
ADOPTER UN COMPORTEMENT ECO-RESPONSABLE
Vincent Kunda a indiqué que les journées du 17, 18 et 19 juin seront celles du festival grand public et sera organisé au site touristique «Chez Tintin», dans la commune de Ngaliema. C’est là que seront organisés des concerts de musique, des expositions et des échanges « business to business ».
«Kongo River est un festival qui parle de la protection et de la valorisation d’un de plus grands patrimoines du monde, la colonne vertébrale de la RDC, qu’est le fleuve Congo. Nous avons constaté que beaucoup d’événements se déroulaient sur la terre ferme et qu’il y avait peu d’événements qui se s’organisaient sur le fleuve Congo qui fait partie de notre territoire. On se dit que nous devons organiser un événement qui va célébrer et magnifier le fleuve Congo. Le festival Kongo river a deux volets. Nous avons, en premier lieu, la partie scientifique qui parle des enjeux du fleuve Congo. Il s’agit des enjeux diplomatiques, environnementaux, écologiques, culturels, économiques…Il faut souligner que l’eau sera au cœur des enjeux du futur étant donné que c’est une ressource qui est entrain de diminuer continuellement. Et la RDC regorge 57% des réserves en eaux douces de toute l’Afrique. C’est énorme. Nous devons, nous congolais, être conscients de cette ressource que nous avons. Le monde entier aura besoin de cette ressource. Nous devons arrêter de polluer ce fleuve et nos rivières. Nous devons l’utiliser d’une façon responsable. L’autre volet de ce festival est festif. C’est là que nous utilisons les artistes pour sensibiliser la grande masse à adopter le comportement eco-responsable face à la pollution, face à la nature», a-t-il martelé.
Au-delà des aspects environnementaux et écologiques, le festival Kongo River vise aussi la promotion des pratiques culturelles, artistiques et culinaires congolaises. Son grand enjeu, a souligné Vincent Kunda, est d’aboutir à la révolution des mentalités des citoyens vis-à-vis de l’environnement. «Nous utilisons la culture comme vecteur de sensibilisation de la population pour l’adoption des comportements eco-responsables vis-à-vis de la nature, particulièrement du réseau hydrologique congolais», a-t-il fait savoir.
UNE VITRINE DE RAYONNEMENT DE LA RDC
Pour l’initiateur du festival Kongo River, cet événement se positionne comme un circuit touristique, une vitrine de rayonnement de la RDC à l’international et un carrefour citoyen où les scientifiques, les artistes, les investisseurs, les entrepreneurs se croisent, échangent et fraternisent autour des défis écologiques, touristiques, économiques et sociologues.
« Nous devons développer une intelligence collective dans la gestion des déchets ménagers et industriels qui gangrènent nos rivières au risque de détruire des écosystèmes précieux. Ce festival vise le rayonnement culturel de la RDC, l’écotourisme, le tourisme culturel, le respect de l’environnement, les opportunités d’affaire, ainsi que la promotion des pratiques culturelles, artistiques et culinaires congolaises. Il se positionne ainsi comme un circuit touristique, une vitrine de rayonnement de la RDC à l’international et un carrefour citoyen» a-t-il soutenu.
Le représentant de la directrice générale de l’ONT a affirmé la détermination de son institution a étendre l’organisation de ce festival à d’autres provinces de la RDC et à se battre pour l’inscrire au calendrier de l’Organisation mondiale du Tourisme.
LES RIVIÈRES NE SONT PAS DE POUBELLES
Soraya Aziz de l’Agence Nationale de l’Electrification et des Services Energétiques en milieux rural et périurbain (ANSER) a affirmé que le fleuve Congo, et surtout ses affluents, représentent une bouffée d’oxygène pour l’économie congolaise en ce qu’ils permettent de produire l’électricité, transformant ainsi les milieux ruraux et périurbains.
Dans son intervention, l’opérateur culturel et député national, Ados Ndombasi a sensibilisé la population congolaise à ne pas considérer les rivières comme des poubelles. Il s’est engagé à proposer sous peu des lois protégeant les ruisseaux et rivières de la RDC.
Comme l’édition précédente, la deuxième édition du festival Kongo River bénéficie entre autres de l’accompagnement du ministère du Tourisme, à travers l’Office national du Tourisme ( ONT).
Outre l’ONT et l’Anser, la deuxième édition du Festival Kongo River bénéficie de l’accompagnement de l’ambassade des États-Unis, de la fondation Bralima, du Parc de la vallée de la N’sele et de bien d’autres partenaires.
La première édition du festival Kongo River a eu lieu du 26 au 27 juin dernier. Dénonçant ce qu’ils ont qualifié de l’incivisme écologique de la part de la population, les scientifiques qui ont pris part à ces travaux ont proposé, entre autres, la création d’un observatoire de l’eau et l’implémentation d’une politique de soutien aux entreprises qui œuvrent dans le secteur de traitement d’eau et du recyclage des déchets. Orly-Darel NGIAMBUKULU