Le ministre de la Recherche scientifique et Innovation technologique a pris date avec l’histoire en réunissant à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, du 19 au 21 mars courant, chercheurs nationaux, experts étrangers et autres acteurs-clés pour échanger entre eux. L’objectif de cette « 1ère conférence internationale sur la gestion des volcans des Virunga« , est de définir et planifier les priorités pour renforcer les capacités de l’OVG à réduire l’impact des prochaines éruptions des volcans des Virunga.
C’est donc peu de dire que le patron de la Recherche scientifique attend beaucoup de ce forum, placé sous le thème: « Surveillance et gestion des risques volcaniques dans la région des Virunga : solutions et perspectives« .
A l’ouverture des travaux, José Mpanda n’a pas fait mystère des attentes du Gouvernement encore moins de celles de la population. Pour le ministre de Recherche scientifique, la réunion de Goma constitue une « opportunité exceptionnelle d’échanges scientifiques entre vulcanologues et autres acteurs-clés ». C’est aussi une occasion unique pour définir et planifier les priorités de renforcer la capacité de l’Observatoire volcanologique de Goma à prévenir les prochaines éruptions des volcans des Virunga.
dégâts de l’éruption
Le ministre José Mpanda rappelle qu’au soir du 22 mai 20 21, le Nyiragongo est entré en éruption, déversant une coulée de laves destructrices et mortelles dans certains quartiers de la ville de Goma. Le bilan officiel de cette catastrophe fait état de 32 personnes décédées, d’environ 200.000 personnes privées d’accès à l’eau potable et d’environs 234.000 autres déplacées vers Saké, Minova et Rutshuru.
Selon le ministre de la Recherche scientifique, le Nyiragongo figure parmi les volcans les plus dangereux à cause de sa lave permanente et de sa proximité avec la ville de Goma et ses environs.
Depuis le début du siècle dernier à ce jour, le Nyiragongo a produit trois éruptions fissurales, successivement en 1977, 2002 et en 2021. Ces éruptions ont occasionné des dégâts énormes, allant de la destruction des zones de cultures, des habitations et autres infrastructures, jusqu’à la perte de nombreuses vies humaines.
Ce n’est pas tout. Le numéro 1 de la Recherche scientifique note que l’activité des laves « dégage quotidiennement une quantité énorme des gaz toxiques, dont les effets sur la santé humaine et environnementale ne sont pas encore bien identifiés. Et comme autres effets collatéraux, l’activité du Nyiragongo contribue à l’accumulation des gaz dissouts dans les eaux profondes du Lac Kivu« .
la plus longue coulee de laves
S’agissant du Nyamulagira, José Mpanda rappelle que, lors de l’éruption de 1938-1940, deux années durant, ce volcan a généré la plus longue coulée de lave de de son histoire récente, estimée à plus de 25 km. Cette coulée a comblé la partie nord-ouest du Lac Kivu et a séparé le golf de Kabundu du grand lac, contribuant ainsi à la très grande concentration du gaz carbonique dans ce golf.
« Les populations de Goma et toutes les populations riveraines de ce lac sont exposées à un double risque, à savoir les coulées de laves, d’une part, l’explosion potentielle des eaux du lac, d’autre part. Pour ce dernier risque, les explosions des Lacs Nyos et Monoun ai Cameroun continuent à hanter les esprits des citoyens congolais en général, et ceux de Goma« , dit-il.
C’est face à cette incertitude que le ministre José Mpanda, au lendemain de l’éruption de mai 2021, a pris la résolution d’inviter à la réflexion la communauté scientifique tant nationale qu’internationale afin de chercher des voies et moyens susceptibles de contribuer à l’activité volcanique du Nyiragongo et ce, en vue de protéger les habitants de Goma et ses environs.
L’espoir que le numéro un de la Recherche scientifique place dans les recommandations de ce forum dont les travaux se clôturent ce lundi 21 mars est immense. Celui entre autres de voir ces scientifiques « faire le point des connaissances sur le comportement des volcans des Virunga dans le contexte tectonique du Rift Est-Africain; contribuer au renforcement de la surveillance et de la gestion des risques volcaniques dans la région sur base des leçons tirées des trois dernières éruptions du Nyiragongo et de leurs impacts socio-économiques et environnementaux... » Le 21 mars, c’est déjà aujourd’hui. Didier KEBONGO Envoyé spécial à Goma