Président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’Kodia Pwanga est peiné d’apprendre le décès des casques bleus dans le crash de l’hélicoptère de la Monusco, abattu par les rebelles du M23 dans l’Est du pays. Intervenant hier à la plénière de la Chambre basse, il a présenté ses condoléances aux familles des disparus, comme le dénote son discours aux députés nationaux que «Forum des As» publie in extenso. YK
MISE AU POINT DE L’HONORABLE MBOSO N’KODIA PWANGA CHRISTOPHE, PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE, A LA SEANCE PLENIERE DU 30 MARS 2022
Honorables Membres du Bureau,
Honorables Députés et Chers Collègues,
Avant l’examen des points inscrits à l’ordre du jour de la séance plénière de ce jour, permettez-moi de faire une mise au point.
Lors l’ouverture de la présente session, je déplorais dans mon adresse à l’Auguste Assemblée la persistance de l’activisme des groupes armés terroristes nationaux et étrangers, notamment les ADF, le M-23 et autres, qui continuent à semer la mort et à se livrer à de graves violations des droits humains ainsi qu’au pillage des ressources naturelles de notre pays.
Pas plus tard que le 28 mars 2022 dernier dans la matinée, les terroristes du M-23 ont fait incursion dans les localités de Chanzu et Runyonyi dans les groupements de Bwisha et Jomba en territoire de Rutshuru. Ils ont attaqué les positions des Forces armées de la République Démocratique du Congo. Hier encore, ils ont visé des hélicoptères de la Monusco entrainant un crash qui a occasionné décès de huit (8) personnes dont six (6) casques bleus d’origine pakistanaise.
Le 20 mars dernier, nous avons également appris, non sans consternation, le décès de l’Honorable Jacob Oulanyah, Président de l’Assemblée nationale de la République sœur d’Ouganda. Il a été succédé par Madame Annette Among, dont nous saluons l’élection au même poste.
Au nom de la représentation nationale, je présente mes vives et sincères condoléances aux Nations Unis, au peuple pakistanais, au peuple ougandais et aux familles éplorées par ces nombreuses pertes en vies humaines. Je vous prie de bien vouloir vous lever pour observer un moment de silence en mémoire des illustres disparus. Je vous remercie.
Autant que je dénonce avec fermeté ces actes barbares d’un autre âge, je tiens, en même temps, à exprimer à nos vaillantes FARDC, au front, le soutien de notre peuple et les encourage à poursuivre inlassablement leurs efforts afin de la pacification de l’Est de notre pays comme cela est autant la détermination du Commandant suprême, Son Excellence Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, Président de la République et Chef de l’Etat.
J’encourage très vivement le Gouvernement de la République de tout mettre en œuvre pour doter ces dernières davantage des moyens pour faire face aux défis qu’impose la lutte contre le terrorisme de ce type et invite les partenaires de notre pays à ne ménager aucun effort pour accompagner nos efforts dans ce sens.
Il vous souviendra qu’à la même occasion de l’ouverture de notre session, j’ai rappelé qu’à votre retour des vacances parlementaires, vous avez été très critiques envers Votre Bureau au sujet du traitement de vos initiatives de contrôle de l’action de l’exécutif et souhaité exercer pleinement vos prérogatives dans ce domaine dans le respect des normes gouvernant la conduite de notre chambre. L’ordre du jour de la présente séance plénière fait foi de l’engagement de Votre Bureau à rencontrer Vos attentes.
Cependant, il me paraît utile de rappeler à ce sujet que les moyens de contrôle doivent s’exercer dans le respect des normes, en l’occurrence la Constitution et le Règlement intérieur de notre Chambre, la jurisprudence ainsi que les bonnes pratiques parlementaires.
En exerçant les moyens de contrôle, les Honorables Députés sont dans l’exercice normal, légal et légitime de leurs fonctions parlementaires. Pour cela, ils ne méritent ni violences physiques, ni injures, encore moins les attaques verbales dans les médias de qui que ce soit.
Tout autant, les Membres du Gouvernement ou les Chefs d’entreprise visés par les moyens de contrôle jouissent du bénéfice de la présomption d’innocence. Les réponses qu’ils fournissent à l’occasion doivent être examinées en toute responsabilité et objectivité tout en tenant compte du contexte sécuritaire, social, économique de telle sorte que toute personne placée dans les mêmes circonstances n’aurait pas dû agir autrement. Il s’agit d’un moyen de contrôle et non une mort subite !
Je vous remercie de votre attention.
Fait à Kinshasa, le 30 mars 2022
MBOSO N’KODIA PWANGA Christophe