* * Il a travaillé sur ce dossier comme ministre de la Justice, avant de porter la toge pour défendre sa patrie comme avocat.
Au four et au moulin, cet avocat de renommée internationale alternait son costume de ministre de la Justice et sa toge pour faire triompher la cause de sa patrie.
Quoiqu’à minima, le verdict rendu par la Cour Internationale de Justice (CIJ) dans l’affaire RDC-Ouganda a symboliquement valeur de victoire pour Kinshasa. L’Histoire retiendra que l’Ouganda a été condamné pour avoir violé l’intégrité territoriale de la RDC. La postérité retiendra surtout que les crimes ainsi que les pillages commis et perpétrés par l’Armée ougandaise ont coûté au pays de Museveni un arrêt assorti de plusieurs centaines de millions de dollars à payer à la RDC.
Impossible de saluer ce verdict sans l’action d’un homme qui s’est totalement impliqué pour que ce procès ait lieu et que le plaidoyer de la RDC l’emporte sur le négationnisme de Kampala. Cet homme, c’est bien Honorius Kisimba Ngoy Ndalewe.
Ministre de la Justice dans le contexte 1+4, le bâtonnier Kisimba a dû faire face au bloc des ex- belligérants qui ne voulaient pas d’un procès susceptible de sonner le glas pour leurs parrains respectifs. Car, le nationaliste Kisimba entendait porter plainte également contre le Rwanda. Pour qui connait l’influence de Kampala et de Kigali sur le pouvoir congolais post-Sun City mesure le risque pris par le ministre Kisimba.
Cette chape de plomb des agresseurs de la RDC n’a pas découragé le célèbre avocat doublé d’homme d’Etat qui a même remis sa toge pour introduire l’audience d’instance dans l’affaire RDC-Ouganda.
Pour ce haut fait d’arme, des voix s’élèvent pour inviter la Nation à saluer la contribution décisive de Kisimba Ngoy dans la condamnation de l’occupation ougandaise. « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante« .
L’inscription au fronton du Panthéon français peut, mutatis mutandis, s’appliquer au bâtonnier Kisimba pour son plaidoyer au propre comme au figuré qui a vu la RDC gagner son combat judiciaire et juridictionnel contre l’Ouganda.
325 millions de dollars, c’est le montant que la Cour internationale de justice (CIJ) a fixé en réparation des préjudices causés par l’invasion de la république démocratique du Congo (RDC) par l’Ouganda lors de la guerre de 1998-2003. Sur les 11 milliards réclamés par Kinshasa, Kampala doit verser 325 millions de dollars. Même s’il est à minima, ce verdict constitue quand même un succès pour la RDC.
Après des critiques positives ou négatives, voire équilibrées, place à présent à la reconnaissance des mérites des filles et fils du pays qui ont considérablement contribué à cette « victoire judiciaire et juridictionnelle« . Tant, cette décision de la justice internationale est l’aboutissement d’un long processus qui a bénéficié des énergies de plusieurs dignes patriotes.
Au nombre de ces congolaises et congolais qui ont joué un grand rôle dans la manifestation de la vérité sur la guerre que l’Ouganda et le Rwanda ont livrée sur le sol congolais figure feu le bâtonnier Kisimba Ngoy. Ce digne fils du pays a été pour beaucoup dans l’élaboration de l’acte d’accusation par la RDC, comme ministre de la Justice de l’époque, avant de porter la toge, comme avocat, pour défendre les intérêts de sa patrie à la Cour International de Justice (CIJ).
DEVOIR DE MÉMOIRE
Devoir de mémoire oblige. Il sera donc on ne peut plus correct pour la République démocratique du Congo de saisir cette occasion pour reconnaître, ne serait-ce qu’à titre posthume, les mérites du bâtonnier Kisimba Ngoy qui a contribué énormément pour que la cause congolaise soit entendue dans cette affaire.
Aux yeux de nombre de nationalistes, l’heure a sonné pour que la nation congolaise entière puisse rendre un hommage mérité au bâtonnier Kisimba Ngoy.
Il a sérieusement contribué à la reconnaissance de la dignité de la RDC en tant que nation et des congolais qui ont versé de leur sang lors de la guerre qui a eu lieu à Kisangani, dans l’actuelle province de la Tshombo, de 1998 à 2003.
ARTISAN DE CETTE VICTOIRE JUDICIAIRE
Honorius Kisimba Ngoy est incontestablement l’un des artisans de cette victoire judiciaire de la RDC sur l’Ouganda. Il serait donc injuste de jeter ce haut fait dans les oubliettes et de ne pas le faire acter à l’histoire, mieux de ne pas les inscrire en lettres d’or dans l’imaginaire collectif national.
Comme ministre de la Justice et Garde des sceaux, le bâtonnier Kisimba Ngoy s’est beaucoup battu pour ce dossier. Il a fait plusieurs fois des allers-retours Kinshasa – La Haye pour le dépôt du dossier. C’est aussi lui qui a pris la parole en premier lieu lors de l’audience introductive d’instance pour plaider la cause de la RDC dans cette affaire. C’est dire qu’au de-là de la fonction du ministre, c’est l’avocat qui a plaidé pour les intérêts de son pays.
Il faut reconnaître que ce dossier n’a pas été facile au regard de sa complexité. Pas aisé de le défendre dans un gouvernement essentiellement constitué des ex-belligérants. Malgré cette donne, le bâtonnier Kisimba Ngoy s’est battu corps et âme jusqu’à obtenir l’aval du conseil des ministres pour attaquer le Rwanda et l’Ouganda à la CIJ.
LES INTÉRÊTS DE L’ÉTAT PRIMENT SUR TOUT
Même réalité en ce qui concerne l’introduction du dossier au niveau de cette haute juridiction internationale. Déterminé à entretenir l’impunité, les ex-belligérants se sont battus pour qu’aucune action allant dans ce sens ne soit menée. Le bâtonnier Kisimba Ngoy a surmonté toutes ces embûches jusqu’à déposer une plainte juridiquement et politiquement bien motivée.
Certes, le principe de la continuité de l’Etat et des autorités a fait que plusieurs autres filles et fils du pays lui ont succédé dans la gestion de cette œuvre grandiose. Mais ce principe ne doit pas disculper, ni effacer les mérites ou les actes de bravoure posés par ce digne fils de ce pays. C’est dire que la RDC, sur pied de ce dossier, devrait reconnaître les mérites du bâtonnier Honorius Kisimba Ngoy.
De 1998 à 2003, la RDC a fait face à la guerre que le Rwanda et l’Ouganda se sont livrés sur son territoire. Plusieurs centaines de personnes ont trouvé la mort. La CIJ a statué en 2005 que l’Ouganda devait payer des réparations pour avoir envahi la RDC pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003).
À la suite du jugement de 2005, les deux pays voisins n’ont pas trouvé d’accord sur le montant des réparations, malgré plusieurs reports de l’affaire par la CIJ, qui n’avait plus d’autre choix que de fixer elle-même la ou les sommes d’argent. Orly-Darel NGIAMBUKULU