Promulguée le 18 février 2006, la Constitution de la RDC a totalisé 16 ans d’existence ce vendredi 18 février courant. A l’occasion, l’Institut pour la Démocratie, la Gouvernance, la Paix et le Développement en Afrique (IDGPA), du Constitutionnaliste André Mbata a organisé un colloque en hommage à cette Loi fondamentale, dans la salle de spectacle du Palais du peuple.
Plusieurs personnalités du monde scientifique et politique, et auxquelles se sont ajouté des étudiants, ont pris part à cette messe du savoir. Dans son mot, le prof André Mbata a déclaré que la Constitution de 2006 est la meilleure de l’histoire de la RDC. Aussi, a-t-il insisté sur la nécessité de préserver les fondamentaux contenus dans cette Loi fondamentale, même si elle venait à être modifiée un jour.
« C’est un grand jour. 16 ans après, ce texte fondamental s’est ancré dans l’imaginaire collectif des Congolais. Cette Constitution a subi des modifications une seule fois en 16 ans. Elle tient le coup parce qu’elle contient des fondamentaux. Nulle part au monde, une Constitution est parfaite. Même s »il faut la modifier ou la changer un jour, il y a des fondamentaux sur lesquels il ne faudrait pas revenir. Ces fondamentaux doivent demeurer pour la consolidation de l’Etat de droit dans notre pays« , a-t-il insisté.
Pour ce Constitutionnaliste, la RDC doit apprendre à célébrer la Constitution du 18 février 2006. Non seulement parce que c’est elle qui a fondé la République, mais aussi et surtout, parce que c’est ce texte fondamental qui a jeté les bases qui permettent aux Congolais d’avoir aujourd’hui des institutions démocratiques et stables, nécessaires à la planification du développement.
« Nous sommes ici pour célébrer l’acte fondamental qui fait la République, la Constitution. Il y a plusieurs raisons de célébrer cette Constitution. Nous la célébrons parce que c’est elle qui constitue la République. C’est elle qui nous permet d’exister en ce moment. C’est elle qui a jeté les bases sur lesquelles nous pouvons nous permettre de rêver et de travailler pour bâtir un pays plus beau qu’avant. C’est cette Constitution qui a permis l’alternance pacifique à la tête du pays. Elle a donné aux congolais beaucoup, surtout dans les domaine civil et politique« , a ajouté le prof Mbata.
La cérémonie de lancement de ce colloque a connu la présence des présidents de deux chambres du Parlement. Dans son intervention, le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, a décrit l’histoire constitutionnelle de la RDC, ce, avant de fustiger l’ego parfois surdimensionné des acteurs politiques, les dirigeants, qui, depuis l’indépendance, ont cherché à avoir de l’ascendant sur la Constitution.
Pour sa part, le président du Sénat Modeste Bahati Lukwebo a affirmé que 16 ans après, le moment est venu pour qu’une évaluation soit faite sur les avantages, les désavantages et les incohérences de cette Constitution, afin de l’améliorer et de lui permettre de répondre de manière efficace aux attentes de la population.
Pour lui, lorsque le moment viendra pour réviser cette Constitution, il faudra bien réfléchir sur plusieurs questions qui restent pendantes dont la forme de l’Etat, l’impact de la décentralisation, le mode d’élection du gouverneur de province et bien d’autres.
Après cette partie officielle, est venu le moment des travaux proprement dits. Plusieurs intellectuels du domaine juridique, sociologique, linguistique et autres ont donné leurs communications sur des thèmes qui touchent au diagnostic de la Constitution congolaise.
Si certains, notamment les sociologues, ont relevé la nécessité de réviser cette Constitution, les autres, pour la plupart des juristes, ont affirmé que cette Loi fondamentale est la meilleure de l’histoire de la RDC. Elle peut contenir quelques faiblesses. Certes. Mais l’essentiel d’un Etat de droit est là. Le problème, c’est dans l’application.
Concluant ces travaux, le professeur André Mbata a affirmé que toutes les communications faites lors de ce colloque seront publiées dans un numéro de la Revue africaine de la démocratie et de la gouvernance qui sera publié incessamment. Orly-Darel NGIAMBUKULU