Le procès Floribert Chebeya et Fidèle Bazana avait repris mercredi 22 septembre 2021 devant la Haute Cour militaire à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa.
La Haute Cour avait notifié aux parties civiles Chebeya et Bazana la reprise du procès en appel du double assassinat des défenseurs des droits de l’homme, Floribert Chebeya et Fidèle Bazana.
L’affaire a été appelée à la suite des recours des prévenus Christian Ngoy Kenga Kenga, commissaire supérieur et Jacques Mugabo, sous-commissaire de la police nationale contre l’arrêt de la Haute Cour rendue en leur absence, étant donnée la disjonction de la cause au premier et second degré.
LE DÉCLIC
Les organisations de défense des droits de l’homme réclamaient depuis plusieurs années la réouverture du procès Chebeya et Bazana. Mais certains évènements vont faire progresser rapidement les choses. Il s’agit par exemple de l’arrestation, en septembre 2020, du major fugitif Christian Ngoy Kenga Kenga, à Lubumbashi suivi de son transfèrement à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa. Les Ong de défense des droits de l’homme avait alors sauté sur l’occasion pour réclamer la réouverture du procès.
Il était condamné par contumace dans le double meurtre de Floribert Tshebeya et Fidèle Bazana en 2010.
Le procès avait abouti à quelques condamnations au premier degré. Mais, le débat a été relancé sur cette affaire après que d’autres policiers fugitifs, l’adjudant Hergile Ilunga et le brigadier en chef Alain Kayeye, sont passés aux aveux. Sans compter aussi sur l’arrestation d’un autre policier, qui était en cavale au moment du procès, le major Paul Mwilambwe.
Cité dans le même dossier de meurtre de Chebeya, le militaire Bingana Paluku Denis est porté disparu. Et pourtant des sources policières avaient indiqué que son domicile avait été pris d’assaut, le 18 février courant à minuit, par des éléments de la police. Mais après, aucune nouvelle et de Bingana Paluku Denis et de toute sa famille. Une affaire dans l’affaire.
Les organisations des droits de l’homme ne fléchissent pas et exigent, comme elles le font depuis plusieurs années, l’arrestation de tous les suspects.
Floribert Chebeya a été retrouvé mort le 2 juin 2010 dans la périphérie de Kinshasa, la capitale congolaise. La veille de la découverte du corps, des ONG locales de défense des Droits de l’homme avaient signalé sa disparition, alors qu’il avait été convoqué dans un commissariat de police.
Chebeya était un militant convaincu des Droits humains, dénonçant en particulier la corruption des militaires et les liens entre les milices et des forces politiques étrangères. Président depuis 1988 de l’Organisation non gouvernementale (ONG) la Procès Chebeya : Félix Tshisekedi déterminé à faire toute la lumière sur ce crime odieux ‘Voix des Sans Voix’, Floribert Chebeya était également Secrétaire général du réseau des ONG des Droits de l’homme en RDC.
» Cet assassinat prive non seulement la RDC de l’un de ses défenseurs des Droits de l’Homme le plus actif et le plus connu, mais il envoie également un message d’intimidation et de violence à l’égard de toutes les personnes qui travaillent dans le domaine des droits de l’homme en RDC », commente-t-on.
Dans ce contexte d’attaques et de menaces récurrentes à l’encontre des militants des Droits de l’Hommes et des journalistes, et de l’impunité générale qui règne sur ce types d’affaires, des Ong du secteur rappellent » qu’il ne peut y avoir de démocratie sans défenseurs des Droits humains, ni journalistes « .
Pour de nombreuses ONG de défense des droits humains, la réouverture de ce procès est un signe clair et sans équivoque de l’engagement du Président Félix Tshisekedi et de son Gouvernement à faire toute la lumière sur ce crime horrible. FDA