Maladie du sommeil : la RDC réalise des avancées considérables, selon le PNLTHA

* Le pays passe de 6000 cas en 2012 à seulement 404 en 2021.

La date du lundi 31 janvier 2022 a marqué hier, en RDC, la quatrième journée nationale de lutte contre la trypanosomiase humaine africaine (THA), appelée aussi  maladie du sommeil.

Selon le directeur du Programme national de lutte contre la trypanosomiase humaine africaine (PNLTHA), Docteur Eric Miaka, la République Démocratique du Congo a enregistré des avancées notables vers l’élimination de cette pathologie.

A preuve, le pays est passé de plus de 6000 cas en 2012 à seulement 404 cas en 2021. Ces résultats sont à mettre à l’actif du Gouvernement avec l’appui de ses partenaires, indique Docteur Eric Miaka. Mais ces derniers cas sont plus difficiles d’accès.

C’est pourquoi les autorités congolaises lancent une campagne numérique ce lundi 31 janvier pour recueillir des fonds et encourager les populations au dépistage.

Le directeur du Programme national de lutte contre la trypanosomiase humaine africaine  rappelle les objectifs de cette campagne.  » L’objectif c’est d’abord de faire un plaidoyer auprès de nos partenaires, de nos bailleurs… Parce que nous savons tous que nous sommes en train d’aller vers (l’éradication) de la maladie d’ici 2030. Mais, ces derniers cas vont nous coûter un peu plus cher, parce qu’il faut aller les chercher. « 

Il faut donc toucher le plus grand nombre de population, surtout dans les zones endémiques. Et par les réseaux sociaux, on peut aujourd’hui atteindre beaucoup de gens en peu de temps « .

UNE PATHOLOGIE AFRICAINE

La trypanosomiase affecte davantage les provinces que les villes, rappelle Erick Miaka.  Or,  » dans les grandes villes, les gens ne font pas beaucoup d’attention à cela, alors qu’ils viennent parfois de ces provinces-là. Donc souvent, quand ils présentent des symptômes, ils pensent plus à la malaria, alors que c’est la trypanosomiase.« 

VIVEMENT L’AVENEMENT DE FEXINIDAZOLE

La Trypanosomiase humaine africaine ou « maladie du sommeil  » n’existe qu’en Afrique. Elle est provoquée par un parasite et transmise par la piqûre de la fameuse mouche tsé-tsé. Souvent mortelle, elle provoque des troubles du sommeil, des troubles du comportement, parfois des accès de violence.

 » Au deuxième stade de la maladie on a parfois des troubles neurologiques, parfois même de l’infertilité. Donc plus tôt on se fait examiner, mieux ça vaut et surtout que le traitement est gratuit « , conclut Erick Miaka.

FEXINIDAZOLE, UN REMEDE EFFICACE

Il faut rappeler que la maladie du sommeil est mortelle si elle n’est pas dépistée et soignée. Or depuis deux ans existe un médicament très simple à administrer lancé justement  grâce à l’Initiative pour les médicaments des maladies tropicales négligées, DNDi.

 » Après NECT en 2009, c’est le tout premier médicament entièrement oral, développé depuis la recherche en amont, puis testé chez quelques malades, avec leur consentement, puis maintenant apporté à tous les malades après avoir passé toutes les étapes réglementaires en 2018 « , indique un responsable de la DNDi.  Il s’agit de Fexinidazole, le premier médicament oral approuvé pour traiter  les deux stades de la maladie du sommeil.

 » Une innovation qui pourrait éliminer les hospitalisations et réduire potentiellement le nombre de ponctions lombaires « , fait-on savoir.  » C’est vraiment un succès majeur, un accomplissement remarquable « , se réjouit-on à DNDi.

Cette journée nationale de la maladie du sommeil marque aussi un moment-clé pour la THA, le début d’une nouvelle ère, celle où la THA pourra être prise en charge plus simplement, plus près des patients inquiets, pauvres, et affaiblis physiquement, mentalement et économiquement par cette maladie.

 Fexinidazole a obtenu un avis positif de l’EMA, a obtenu la licence de médicament par le ministère de la Santé en 2018. Fexinidazole a été inclus dans les lignes directrices du traitement de la maladie du sommeil par l’OMS en 2019 et a obtenu l’autorisation de la mise sur le marché (AMM) par la FDA en 2021. Fexinidazole est actuellement utilisé en première intention dans la maladie du sommeil dans la plupart des pays endémiques.

Le Directeur-pays de l’OMS, Chirac Bulanga Milemba, assure que  l’engagement de DNDi dans la lutte contre la maladie du sommeil ne s’arrête. «  Nous allons continuer à travailler avec le programme pour accompagner cette implémentation et le changement de prise en charge qu’il offre. Une approche  plus décentralisée, plus proche du malade « , assure-t-il.

Chirac Bulanga rappelle qu’il reste 8 ans pour atteindre les objectifs fixés par l’OMS pour l’interruption de la transmission en 2030. Didier KEBONGO

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