C’est sous une note de satisfaction que les rotariens de Kinshasa ont commémoré, le 25 février dernier, la journée mondiale de la paix et de l’entente mondiale. Journée qui a été également mise à profit pour célébrer le 117ème anniversaire de Rotary international. Au cours d’un dîner organisé à cet effet au Pullman Grand hôtel Kinshasa, les initiateurs de la rencontre ont donné l’occasion à M. Edouard Beigbeder, le représentant de l’Unicef en RDC, de sensibiliser l’opinion sur l’urgence d’assister les enfants victimes de la guerre à l’est du pays.
Président du Rotary club Kinshasa, Jean Kalala Ntumba s’est félicité, de prime abord, de »la victoire sur la poliomyélite ». Victoire obtenue grâce notamment au concours de milliers de rotariens, disséminés à travers le monde. Des rotariens engagés dans la guerre contre cette maladie qui a rendu infirmes plusieurs enfants.
C’est, en effet, en 1979 aux Philippines que Rotary a déclenché la guerre contre la polio, en décidant de faire vacciner 6 millions d’enfants. Aujourd’hui, cette pathologie n’est plus endémique que dans deux pays, contre 125 en 1988. Depuis 1988 en fait, cette lutte a redoublé d’ardeur au point qu’à ce jour, les statistiques font état de 99,99% d’enfants à l’abri de la polio, fait remarquer Jean Kalala Ntumba.
gagner la paix sans armee
Selon le Président du Rotary club Kinshasa, les rotariens ont mené cette guerre pour gagner la paix dans les familles. Sans recourir aux armes. Pacifique en effet, Rotary s’est toujours voulu apolitique dès sa création le 23 février 1905, à l’initiative de Paul Harris, un avocat de Chicago qui décida de rassembler des hommes d’affaires d’horizons divers autour d’une mission, destinée à échanger des idées et à créer des amitiés sincères et durables.
Aujourd’hui, note Jean Kalala, Rotary international est présent dans plus de 200 pays, où il compte 1.400.000 membres répartis dans plus de 46.000 clubs. Artisans de la paix sans armée, les rotariens tiennent à servir l’humanité sans céder à la discrimination de race, de religion, de culture, a-t-il fait remarquer.
Stimulé par le succès récolté par Rotary face à la polio, le représentant de l’Unicef en RDC a profité de l’occasion pour présenter un nouveau plaidoyer en faveur des enfants victimes de conflits armés à l’est du pays. Chiffres à l’appui, M. Edouard Beigbeder a plaidé pour nombre d’enfants privés d’éducation, de protection, de sécurité alimentaire dans les zones en conflits.
Il a particulièrement insisté sur tous ces enfants déplacés qui finissent par perdre les traces de leurs parents lors de leur exode. Nombreux sont aujourd’hui la proie des groupes armés ou victimes de violences basées sur le genre. « En 2021, les violences sexuelles contre les filles ont augmenté de 61 %… », a déploré Edouard Beigbeder, soulignant que près de 10.000 enfants sont associés à 140 groupes armés.
C’est face à ce triste constat que le représentant de l’Unicef en RDC a sollicité l’appui des hommes et femmes de bonne volonté pour soutenir les efforts du Fonds des Nations Unies pour l’enfance. Allusion faite à Rotary, mais aussi à la Société civile ainsi qu’aux organisations et pays, représentés par leurs délégués et ambassadeurs présents lors de ce dîner. Yves KALIKAT