Consécutivement aux instructions de l’autorité urbaine de Kinshasa, le ministre provincial de l’Intérieur, Tenge Litho, a procédé, hier mardi 8 février à la fermeture du marché pirate de Matadi Kibala sous toutes ses façades. Il a exhorté les commerçants à rejoindre le Camp PM pour y exercer leurs activités commerciales. Des éléments de la Police ont enlevé tous les étals et tables naguère utilisés par les marchands de ce lieu de négoce à Mont-Ngafula.
Le ministre provincial de l’Intérieur, Sécurité et Justice, Didier Tenge te Litho a supervisé cette opération de la Police avant d’indiquer que les commerçants seront délocalisés, certains vers Camp PM et d’autres à Mitendi.
Cependant, cette décision de l’Exécutif provincial de Kinshasa, prise à la suite de la tragédie qui a occasionné la mort par électrocution de plus de vingt peronnes le mercredi 2 février, est loin de plaire aux vendeurs, qui indexent la SNEL comme seul responsable du drame survenu dans ce marché. Ils estiment que cette délocalisation aura de lourdes conséquences sur leur business.
Plusieurs dépôts et magasins situés le long de la Route nationale numéro 1 au marché Matadi Kibala ont été détruits lors de cette opération policière.
Sur place, on pouvait constater des étals brûlés, des fruits, des sacs de maïs et manioc saccagés ainsi que des dépôts et magasins démolis. « Nous appliquons les mesures prises par le gouverneur de fermer le marché Matadi-Kibala à cause du drame qui a eu lieu ici», a expliqué un policier aux vendeurs médusés.
Pour leur part, ces commerçants ont dit être surpris au motif que les autorités ne les avaient prévenus pour leur permettre de prendre des précautions. «Même pas un communiqué de la part des autorités. On n’a pas compris que , soudainement les policiers soient venus ce matin pour saccager les dépôts. Certains vendent des épices et autres denrées alimentaires qui n’ont pas une longue durée de conservation, et qui finiront par pourrir vu l’état dans lequel, ils ont été abandonnés», s’est plaint un commerçant interrogé.
D’autres négociants de Matadi Kibala ont exigé que l’interdiction de vente soit également appliquée aux expatriés Indo-Pakistanais qui tiennent des quincailleries à ce même endroit.
Le marché de Matadi Kibala dans la commune de Mont-Ngafula n’a pas toujours été fermé, 4 jours après l’annonce de sa fermeture par le gouverneur Ngobila au lendemain du drame qui a causé la mort de plus de 26 personnes dont la plupart des commerçantes par électrocution. C’est le constat fait le lundi 7 février sur ce site.
«La fermeture de tous les marchés pirates du côté de Matadi Kibala, la délocalisation vers le site de Mitendi des parkings des véhicules faisant le trajet Kinshasa-Matadi, interdiction d’octroi des titres fonciers et des autorisations de bâtir sur les servitudes ou les emprises des lignes de transport de force électrique et hydroélectrique, les sites érosifs, les abords des aéroports et du chemin de fer», avait annoncé Gentiny Ngobila.
«Beaucoup de gens préfèrent vendre au bord de la route. Ce marché a plusieurs fois été fermé. Nous sommes en insécurité avec tous ces câbles haute tension sur nos têtes. Nous sommes ici parce que nous n’avons pas d’autres choix», expliquaient de nombreux marchands.
Au total 25 personnes sont officiellement mortes électrocutées au marché Matadi-Kibala, mercredi 2 février dernier, suite à un câble haute tension de la Société nationale d’électricité (SNEL) qui s’est détaché des pylônes. Rachidi MABANDU