Un incendie a ravagé le petit marché de Salongo centre hier lundi 31 janvier dans la matinée. Près de deux heures environs, les flammes ont consumé une boulangerie, des maisons de couture, des salons de coiffure, des échoppes, des étalages de vendeuses des pains… dans ce lieu des négoces de la commune de Lemba.
D’après des témoignages recueillis sur place, l’incendie est parti d’une échoppe en tôles, enflammée par un court-circuit aux abords de 6 heures du matin, juste après la pluie diluvienne qui a démarré vers 4 h00. « Nous avons alors vu les flammes se propager vers la boulangerie Talamaku où nous étions venus nous approvisionner en pains« , nous confie une vendeuse quinquagénaire qui a eu la chance d’être servie avant l’incident.
Alerté par les femmes qui attendaient leurs marchandises, Maestro »Petit Puma », le gérant de la boulangerie, a vite accouru pour s’enquérir de la situation. Il a été surpris de voir le feu embraser les tôles qui servent de clôtures à la boulangerie. La fournaise s’est ébranlée et a contaminé nombre d’échoppes mitoyennes, jusqu’à consumer plusieurs étalages en bois rangés à la queue leu leu.
Intervention tardive du camion anti-incendie
La haute colonne de fumée qui se dégageât alors a attiré l’attention du voisinage. Fournisseurs, distributeurs et consommateurs des pains ont tous convergé vers les foyers d’incendie. Faute d’eau, ils ont assisté, impuissants, à la propagation des flammes, se contentant juste d’évacuer des ustensiles et quelques objets de valeur de ces échoppes en tôles.
Et lorsque le camion anti-incendie est arrivé sur le lieu une heure trente après la catastrophe, le désastre était déjà désolant. La moitié du petit marché était déjà réduite en cendres. Les pompiers, aidés par une fine pluie qui a repris, ont réussi à maitriser les flammes vers 8h00… sous les regards écarquillés des hommes, femmes, enfants, jeunes et vieux, agglutinés sur le lieu.
Réactions
Pointés en spectateurs, ces voisins et curieux n’ont trouvé mieux que de jouer aux reporters, filmant la scène avec leurs androïdes ou commentant les faits en live, tels des envoyés spéciaux. « Ce n’est pas la première fois qu’un tel incendie se produise dans ce petit marché de Salongo. C’est la cinquième fois que nous vivons en live ces destructions », a soutenu Fiston M., la trentaine révolue, résidant dans le quartier depuis des dizaines d’années.
« A voir ces dégâts qui deviennent récurrents dans notre quartier, le Gouverneur Gentiny Ngobila et le bourgmestre de Lemba, Jean Nsaka, avaient réellement raison de demander à tous les marchands de la place de déguerpir pour leur permettre de tout raser et laisser Angel cosmetics construire des bâtiments plus solides et modernes« , nous a soufflé Jean Tutu, le président de la mutuelle des résidants de Salongo.
Dégâts
Pour sa part, Mme Mathy B., la cinquantaine révolue, n’avaient plus ses larmes que pour pleurer. Vendeuse de pain, l’une de nombreuses partenaires de la boulangerie Talamaku, elle regrette d’avoir raté la paie en cette dernière journée du mois, toutes les recettes et fonds de commerce ayant été consumés sur le champ par le feu dans la caisse de la boulangerie, scellée pendant l’incendie.
Tenancière d’un salon de coiffure, Chimène K., la trentaine, est venue en catastrophe sur le lieu, lorsqu’on l’a appelé pour l’alerter sur le danger qui menace sa petite entreprise. « Dieu merci ! Les flammes n’ont même pas approché de mon salon, alors que je suis voisine de la boulangerie. Comme à l’accoutumée, Dieu m’épargne toujours de ces incidents. Je viens à peine de finir mon jeûne à sec de sept jours. Le Seigneur ne pourrait me décevoir, alors que je le sers« , nous a-t-elle confiée, soulagée. Encore davantage que l’incendie n’ait emporté personne, même pas ces jeunes qui se sont accoutumés à squatter dans ces locaux de fortune. Yves KALIKAT