Jean-Pierre Lacroix plaide pour une sollicitude mondiale en faveur des déplacés

* A Kinshasa,  le SG adjoint de l’Onu participera ce jeudi 24 février à la réunion de suivi de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région signé en 2013.

En visite de trois jours en République démocratique du Congo, Jean Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint de l’ONU chargé du maintien de la paix, a bouclé sa mission d’une journée en Ituri où il a visité les familles déplacées qui ont trouvé refuge à Roe, près de la base de la Monusco dans le territoire de Djugu. Auprès du numéro 2 de l’Onu, les déplacés ont formulé plusieurs demandes notamment des sanctions contre les auteurs des crimes commis dans la région.

En plus de cette demande, les représentants des déplacés de Roe, à 135 kilomètres de Bunia, ont également plaidé auprès de Jean-Pierre Lacroix pour l’augmentation d’appui, d’assistance ainsi que le renforcement de la sécurité. Ces déplacés ont, pour la plupart, été obligés de fuir plusieurs fois les attaques des miliciens Codeco. Pour ces milliers de personnes vulnérables, les plus grands défis demeurent la sécurité et l’aide humanitaire qui reste insuffisante. 

«Il faut d’abord que le monde n’oublie pas les déplacés, ces personnes qui souffrent. L’aide humanitaire n’est pas suffisante, nos collègues humanitaires sont dévoués, ils font le maximum, ils manquent des ressources. L’effort sur le plan de sécurité doit se poursuivre, la Monusco le fait, les autorités avec les militaires et la police congolaise», a plaidé le Secrétaire général adjoint de l’Onu chargé du maintien de la paix.

Comme pour répondre à la demande de la sanction contre les auteurs des crimes, il a répondu que l’option avait été déjà prise  «qu’il n’y ait pas d’impunité» pour «qu’à la fin, des solutions durables puissent vraiment être trouvées pour que ces personnes puissent rentrer chez elles». 

ROE HEBERGE 75.000 DEPLACES

En raison de son emplacement près de la base des casques bleus de la Monusco, le site de Roe qui héberge 75.000 déplacés est presque le seul à bénéficier d’un minimum de sécurité. Mais cela ne met pas les déplacés à l’abri des menaces des miliciens Codeco. Ils ont notamment fui les différentes attaques à Drodro où une structure sanitaire principale a même été vandalisée par les assaillants. Un autre site des déplacés se trouvant à Bule a été attaqué faisant 62 morts.

La situation sécuritaire dans le territoire de Djugu est inquiétante. La société civile de l’Ituri a d’ailleurs adressé lundi dernier une lettre au Chef de l’Etat afin d’attirer son attention sur ce que traverse la région.

Cependant, les besoins de ces déplacés sont de plus en plus importants. Les humanitaires qui maintiennent leur présence dans la zone tentent d’assurer les besoins primaires comme l’eau, la nourriture, l’assainissement ou encore les soins de santé de base.

Roe est devenu en quelques mois le symbole de la crise sécurité et humanitaire dans la région. La société civile avait d’ailleurs adressé une lettre au chef de l’Etat pour exiger une enquête sur les récentes attaques visant spécifiquement les sites de déplacés.

A Kinshasa,  M. Lacroix participera ce jeudi à la réunion de suivi de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région signé en 2013.

EN VISITE DE SOLIDARITE

Le Secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de paix a déclaré être en visite de solidarité de 3 jours qu’il mène – actualité oblige – à la place du Secrétaire général, Antonio Guterres qui a annulé cette visite en raison de l’aggravation de la situation ukrainienne.

Le numéro un de l’Onu a chargé Jean-Pierre Lacroix «de transmettre sa profonde solidarité, son engagement personnel très fort en faveur de ce grand pays et notre détermination à continuer à travailler main dans la main avec les autorités nationales, locales, civiles, policières avec toute la population congolaise».

Pour Jean-Pierre Lacroix, cité par Onu Info, Antonio Guterres a exprimé «sa détermination qui est notre détermination commune de faire un plaidoyer pour que toute la population congolaise bénéficie de tout le soutien dont elle a besoin, y compris l’aide humanitaire, mais aussi le travail en matière de sécurité que nous faisons inlassablement ensemble, malgré les difficultés, mais que nous sommes résolus à poursuivre». Kléber KUNGU

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