A la tête de la Direction Générale des Impôts (DGI) depuis juin 2020, Barnabé Muakadi Mwamba est fier des résultats enregistrés au cours de son mandat. «Pour la toute première fois depuis la création de cette entreprise, nous avons réussi à mobiliser 130 % de recettes en une année», confie-t-il à la presse qui est venue l’aborder dans son bureau hier dimanche 13 février. C’est sans doute suite à cette performance que le Gouvernement congolais, par le biais du ministre des Finances, vient de décerner à ce mandataire public un trophée en or au courant de la semaine.
Directeur de la DGI, Barnabé Muakadi Mwamba est fermement convaincu de l’efficacité de la main divine depuis qu’il a été appelé à présider aux destinées de cette régie financière. Il est d’avis que le succès que récolte aujourd’hui cette entreprise dans la mobilisation des ressources émane plus du Ciel que de sa technicité, de son expérience… en matière de collecte d’impôts et de gestion.
«J’ai été, dit-il, nommé en juin 2020. Mais, vu l’état dans lequel j’ai trouvé l’entreprise, je me suis dit : ‘‘Sans Dieu, je ne peux rien faire’’. Au regard donc du grand défi que j’avais à relever, je me suis résolu de dédier la Direction générale des Impôts à Dieu, pour que Lui seul puisse la diriger. Même si je bénéficiais déjà d’une expérience acquise en 27 ans de carrière, notamment en tant que vérificateur polyvalent des impôts et chef de bureau au contrôle fiscal».
«Avec Dieu, la DGI a réalisé des prouesses»
«En ayant associé Dieu à la gestion, j’ai aussitôt constaté que la DGI a commencé à réaliser des prouesses. En 2021, en effet, nous avons dépassé le seuil des recettes que le Gouvernement nous a assigné. Ainsi, pour la toute première fois depuis la création de cette entreprise, nous avons réussi à mobiliser 130 % de recettes en une année. C’est ce qui n’a jamais été réalisé ! C’est ce qui justifie le trophée en or que j’ai reçu de la part du Gouvernement, à travers le ministre des Finances, Nicolas Kazadi», déclare Barnabé Muakadi Mwamba.
«A notre avènement à la direction de la DGI, poursuit-il, nous nous sommes dit qu’il fallait accompagner la vision de notre chef d’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, et donc accompagner le Gouvernement, puisque sans recettes, l’Exécutif ne pourra rien faire. Cela a été mon engagement. Et je suis aujourd’hui fier d’avoir atteint les assignations, et même de les avoir dépassées. Ces efforts ne sont pas à attribués à moi seul, mais à toute l’équipe de la DGI. Voilà pourquoi je remercie tout le personnel pour avoir contribué à dépasser les assignations».
TVA : de 70 milliards FC à 160 milliards FC
Selon Barnabé Muakadi, c’est sous l’impulsion du ministre de tutelle, Nicolas Kazadi, que la DGI est parvenue à relever plusieurs défis. «Quand nous sommes arrivés ici, rappelle-t-il, les agents étaient impayés. Ils accusaient de trois mois d’arriérés de salaire. Et comme notre objectif est de mettre l’homme au centre de notre action, le ministre des Finances nous a aidés à régler ses arriérés. Aujourd’hui, notre personnel n’a plus de retard. Ainsi, est-il assidu au travail. Vous comprendrez donc que si l’homme n’est pas motivé, rien ne peut se faire».
«Par ailleurs, fait remarquer le DG de la DGI, avant notre avènement, on enregistrait, à la fin de chaque mois, 70 milliards de francs congolais de recettes, rien que pour la TVA. Depuis notre arrivée, le montant est passé à 160 milliards le mois. Un chiffre que nous sommes en mesure de doubler si le Gouvernement nous donne des instruments pour mieux gérer la TVA».
Et lorsqu’on lui demande concrètement à quelles astuces il a recouru pour coincer les détourneurs, freiner l’hémorragie, Barnabé Muakadi se dévoile : «Je connais bien la boîte. Je sais là où bloquer et où piquer pour que les recettes augmentent. Tout ne dépend que de la volonté. Nous nous sommes sacrifiés. On n’a pas vu nos intérêts particuliers. Mais, nous ne nous sommes focalisés que sur l’intérêt général. Car, nous sommes ici pas seulement pour la DGI, mais pour l’ensemble de la République. D’autant qu’un Gouvernement, sans les impôts, ne peut rien faire».
Déficit de la culture fiscale
Le DG de la DGI déplore toutefois le déficit de la culture fiscale en RDC. Il avoue n’avoir pas encore réussi à renverser les tendances dans un pays où, à peine 20% de contribuables s’acquittent de leurs impôts contre 80% de ceux qui échappent encore à l’assiette fiscale. «Jusque-là, souligne Barnabé Muakadi, ceux qui paient les impôts ne sont pas nombreux. En RDC, il n’y a pas la culture fiscale. Voilà pourquoi nous accompagnons le chef de l’Etat dans ses efforts pour la sensibilisation à la culture fiscale».
«A vrai dire, c’est nous qui donnons à l’Etat les moyens pour s’occuper de nous. Si nous ne payons pas l’impôt, c’est que nous n’aimons pas ce pays. L’argent ne vient pas du Ciel ! Si vous êtes chrétien et que vous ne payez pas l’impôt, c’est que vous n’êtes pas un bon croyant. Car, même le Christ a payé l’impôt». Yves KALIKAT