Affaire François Beya : Enfin, la version officielle

* « Les enquêteurs disposent d’indices sérieux attestant d’agissements contre la sécurité nationale », affirme la Présidence

Trêve de spéculation ! La Présidence de la République a, enfin, réagi au sujet de l’interpellation du conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité. François Beya parce qu’il s’agit de lui, est retenu depuis plus de trois jours dans les locaux de l’Agence nationale des renseignements (ANR). Dans un communiqué lu à la Radio télévision nationale congolaise (Rtnc), hier mardi 8 février, le porte-parole du chef de l’Etat, Kasongo Mwema tord le cou à la rumeur et affirme qu’il s’agit d’une affaire relevant de la sûreté de l’Etat.

 » Il s’agit d’une affaire relevant de la sûreté de l’Etat. Une matière de ce genre est de la compétence exclusive de l’Agence nationale des renseignements (ANR). Il n’est pas dans les habitudes de ce service de communiquer sur ses activités. Toutefois, dans l’état actuel des choses, on peut affirmer que les enquêteurs disposent d’indices sérieux attestant d’agissements contre la sécurité nationale », renseigne le même communiqué de la Présidence de la République, rendu public trois jours après l’interpellation de l’ancien patron de la DGM.

Aussi, la Présidence de la République appelle-t-elle  la population congolaise à la vigilance et à éviter de donner du crédit aux spéculations diffusées dans certains médias et sur les réseaux sociaux. Elle rassure par ailleurs,  l’opinion nationale et internationale que les enquêtes se poursuivent jusqu’à l’établissement de la culpabilité.

 » Les enquêtes se poursuivent et les investigations s’effectuent à différents niveaux. S’il s’avère nécessaire de communiquer davantage, le gouvernement de la République s’en chargera. En attendant, la Présidence de la République invite la population à la vigilance et à éviter de donner du crédit aux spéculations mensongères diffusées par les personnes malintentionnées dans les médias et sur les réseaux sociaux« , ajoute le communiqué du Cabinet de Félix Tshisekedi.

AUCUNE TENTATIVE DE DESTABILISATION DES INSTITUTIONS …

Avant de clore son propos, le porte-parole du chef de l’État  affirme qu’aucune tentative de déstabilisation des institutions établies démocratiquement en RDC ne sera tolérée, soulignant qu’il est hors de question de mettre des considérations tribales, claniques ou régionales dans cette affaire.

 » Les indices sont suffisamment sérieux et ne peuvent donner matière à d’autres considérations de nature ou de type tribal, clanique ou régional. Le processus de démocratisation du pays amorcé par la première passation pacifique du pouvoir en janvier 2019 est un acquis à préserver à tout prix. Aucune tentative de déstabilisation de nos institutions démocratiques ne sera tolérée. De ce fait, en attendant les enquêtes, nous demandons à la population de garder son calme et de vaquer sereinement à ses activités quotidiennes. La situation est sous contrôle« , conclut ledit communiqué.

ON NE PEUT PAS NE PAS COMMUNIQUÉR

« On ne peut pas ne pas communiquer« . Ce principe cher aux communicologues a toute sa place dans la politique. En témoigne les spéculations de tout genre occasionnées par l’absence d’une communication officielle au sujet de cette affaire.

On rappelle que depuis le début de cette affaire, nombreux sont des analystes qui n’ont pas compris  le silence du Gouvernement  d’une si haute personnalité rompue des questions sécuritaires du pays.

Sevrés d’une version officielle, les internautes sur les réseaux sociaux n’arrêtaient pas d’inventer chacun son narratif des faits. Chacun y allait de sa lecture. Si certains ont vu  dans cette affaire une théorie du complot visant un coup d’Etat, d’autres par contre, ont crié à des stratagèmes politiciens dont seuls les auteurs connaissent les vraies visées.

LES BUREAUX DU CNS SCELLÉS

Cette spéculation est surtout exacerbée par le fait que François Beya venait de passer plus de trois dans les locaux de l’ANR sans qu’il soit informé des chefs d’accusation à sa charge, conformément à l’article 18 de la Constitution. Il était donc important pour l’exécutif centrale de ne fixer ne serait-ce que l’opinion sur la grande problématique à la base de son arrestation.

A regarder de près, cette affaire dite  » François Beya » est loin de s’arrêter là. Des sources concordantes confirment que les bureaux du Conseil national de sécurité (CNS) ont été scellés au cours de la journée d’hier. Orly-Darel NGIAMBUKULU

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