Panier de la menagère : les Congolais à la merci de la surenchère

Ce lundi 24 janvier, le président Félix Tshisekedi a totalisé trois ans au pouvoir depuis sa prestation de serment. Fort du slogan de son parti  » Le peuple d’abord« , le 5ème Président de la république, promet aux Congolais un social meilleur.

Sur le terrain, trois ans après la prise de fonction de Félix Tshisekedi, la situation du social des Congolais n’est guère reluisante. La dépréciation continuelle du franc congolais par rapport à la devise américaine continue à jouer contre le pouvoir en place.  La surchauffe des prix des denrées alimentaires sur les marchés de Kinshasa  ne  permet à ce jour, aux milliers de Congolais de ressentir le fameux slogan (le peuple d’abord). dans leurs assiettes 

Une chose est vraie :   le panier de la ménagère à KInshasa comme sur l’ensemble du territoire national, a connu des perturbations depuis fin décembre 2019 face à l’instabilité monétaire. En 2020, le dollar américain, qui se négociait à 1.952 FC contre 1 dollar a franchi le cap de 2.000 FC. Et cette dépréciation continuelle du franc congolais par rapport à la devise américaine est à la base de la surchauffe des prix de denrées alimentaires sur les marchés de Kinshasa.

Un sac de semoule de maïs est passe de 38 000 FC à 40.000 FC. Celui de riz (Super Tigre) de 36.500 FC à 38.000 FC. Un sachet de sucre de 5kg qui coûtait 11.500 FC se négocie à 12.500 FC, un carton de poissons salés qu’on se procurait à 94.000 FC coûte maintenant 96. 000 FC. Le sac de farine (de Minocongo) se vend maintenant à 60.000 FC et un bidon d’huile végétale de 5 L (Regina) revient à 18.000 FC.

Le kilo de « Thomson » (poisson chinchard)  est passé de 5.000 à 5.300 FC. Le poulet Wilky poids 12 qui coûtait 6.500 FC revient aujourd’hui à  7.000 FC. 1kg de poisson salé est passé de 13.000 FC à 15 500 FC.

Les prix d’aliments de première nécessité garde le statu quo

Avec l’année qui vient de s’écouler, le gouvernement n’est toujours pas parvenu à répondre aux besoins de la population. Et pourtant lors du conseil des ministres de juin dernier, le gouvernement de la République a décidé de revoir le prix sur le marché des produits surgelés.

Les cuisses de poulet devait passer à moins de 10 dollars américains par carton de 10 kilos contre 21 USD.  Pour le poulet entier, le prix sera autour de 10 USD par carton de 10 kilos contre 28 USD pratiqués.

Concernant les côtes de porc, le prix sera fixé autour de 15 USD par carton de 10 kilos contre 22,70 USD pratiqué. Pour les chinchards 16+, le prix tournera autour de 17 USD par carton de 30 kilos contre 42,90 USD pratiqués.

Mais trois semaines  après cette annonce, par le gouvernement des produits surgelés, les consommateurs n’ont pas ressenti les retombées de cette décision. Bien au contraire, les prix sont demeurés inchangés.

Aujourd’hui,  vendeurs et consommateurs se regardent sans réaction. Le kilo de cuisse à rôtir est toujours au prix de 5.000 FC. Le poulet nu se vend toujours à  6.500 FC, le kilo du poisson chinchard (Thomson) 18+ à  5.500 FC, le sachet de sucre coûte 10.000 FC.

« Les prix des biens de première nécessité n’ont pas changé depuis que le gouvernement a annoncé la revue à la baisse des prix de ces denrées. Il n’y a pas un seul article dont le prix a baissé dans les chambres froides. Avant, je vendais tous les produits affichés sur mon tableau, mais aujourd’hui je n’en vends plus que la moitié. Les prix ne font qu’augmenter. Ce qui ne me permet plus de tout acheter  » explique Tatu, propriétaire d’un établissement de produits surgelés.

Un sac de semoule de maïs jaune de 25 Kg garde le prix de 26.000 FC, le 1 kilo de poisson salé aussi reste à  15.000 FC à 30.000 Fc. Le sac de riz  Lion (25 Kg) coûte 44.700 FC. Le bidon d’huile de 5 L s’affiche encore au prix de 17500 FC et celui de semoule à 28.500 FC. Le savon Le coq garde de prix de 600 FC. Le prix de la mesure (ebundeli) des haricots (appelé « bile bile » dont raffolent les Kinois demeure à 2.700 FC.

Du coté des aliments de base, c’est aussi le statu quo. La mesure de mais non moulus (ekolo) est à 950 FC, la farine de maïs (sakombi) revient à 500 FC.

Le filet d’oignons (10 Kg) coûte 21.000 FC. Une boite de cube maggi (marinade) s’achète encore à 5.000 Fc. Un plateau d’œufs aussi demeure au prix de 10.000 Fc. « On se demande pourquoi le gouvernement ne fait pas le suivi des  mesures parce que jusqu’à ce jour, les prix restent maintenus. Nous attendons toujours de voir la concrétisation de cette promesse. Car, la population est asphyxiée, les prix ont pris de l’ascenseur. L’application de cette mesure va vraiment nous soulager« , se plaint Mme Monique, la trentaine, rencontrée devant la table d’une vendeuse d’épices.

En dépit de cette situation, les Congolais disent garder espoir d’un avenir meilleur. Fyfy Solange TANGAMU

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